LES MERVEILLES DE LA GRAVURE,
Bologne. — Quiconque a visité Bologne a pu
constater l'homogénéité de l’école qui prit nais-
sance dans cette ville. Aucun musée ne donne une
idée plus juste et plus compléte des artistes d'une
conirée que la pinacothéque de Bologne, où les
maîtres nationaux sont représentés par leurs plus
beaux ouvrages, où les tableaux des peintres cé-
lèbres de l’école sont classés chronologiquement
depuis l’origine de l’art jusqu'au milieu du sei-
zième siècle. De sorte que nulle part ailleurs on
ne pourrait se former une idée aussi exacte des
maîtres bolonais. D’un autre côté, les historiens
de l’art local ont fouillé les archives, interrogé
les papiers officiels, examiné les œuvres avec le
plus grand soin. Malheureusement ces patientes
recherches, ces documents qui concernent les ta-
bleaux des maîtres, les toiles fameuses, intéres-
sent rarement la gravure, et il faut avoir recours
dux ouvrages mêmes pour juger les graveurs nés à
Bologne ou qui subirent l’influence de cette école.
Le plus ancien graveur, Francesco Raibolini,
dil il Francia, grava quelques nielles; nous les
avons mentionnés plus haut. Il eut deux parents,
Giulio et Giacomo Francia, peintres l’un et l’au-
tre, qui gravèrent des planches d’un goût en gé-
néral peu relevé, dans lesquelles se fait jour la
manière commune à l’école. Le type des figures s’y
rapproche de l’école vénitienne, mais la science
du clair-obscur est absente, et le travail de l'ou-