LA GRAVURE EN ITALIE. 15
tre seulement vers la fin de la vie de celui-ci,
c’est-à-dire en 1516. Immédiatement sa manière
acquit une sagesse et une élévation que ses pre-
miers ouvrages ne laissaient pas soupçonner, et
les estampes qu’il grava à dater de cette époque
sont, sans conteste, ses meilleures.
Marco Dente ou Marc de Ravenne — c'est sous
ce dernier nom qu’il est connu en France —
fut plus prompt à s’assimiler la manière de son
maître. Il copia plusieurs estampes de Marc-An-
toine, et ces copies se rapprochent beaucoup des
planches originales dont elles n'ont pas, il est
vrai, le cachet de précision dans le dessin ni la dé-
cision manuelle. Cependant que l'on admette,
avec certains auteurs, que la seconde planche con-
nue du Massacre des Innocents est l'œuvre de Marc
de Ravenne, et il faudra bien reconnaître du même
coup que l’élève, une fois au moins, s’est fort appro-
ché du maître. Cette estampe laisse très-indécis les
iconographes. Elle frappe par une sûreté de main,
ou plutôt par une beauté générale qui place son
auteur, quel qu’il soit, à côté de Raimondi. Ce se-
rait, du reste, la seule circonstance où Marc de
Ravenne aurait mérité autant d’estime, et, en ré-
sumé, le rôle modeste de copiste, auquel il se ré-
signa à peu près exclusivement, à ce qu’il semble,
l’empêche d’occuper dans l’histoire de l'art une
situation bien saillante.
Bien que s’éloignant sur quelques points de la