7% LES MERVEILLES DE LA GRAVURE,
voie tracée par Marc-Antoine, plusieurs artistes
procédaient de son école. De ce nombre fut Jacopo
Caraglio, artiste de Vérone. L’Arétin le cite dans
la Cortigiana; suivant lui, c'était. le plus habile
graveur aprés Marc-Antoine. Il est juste d'ajouter
que Caraglio dut une mention aussi élogieuse aux
Amours des Dieux, qu'il grava d’après Perino del
Vaga et le Rosso, et que probablement les sujets
représentés, plus que l’exécution, avaient inté-
ressé et séduit son apologiste. La manière de
Garaglio est difficile à définir. Elle est multiple.
Tantót il grave avec une liberté voulue, comme
dans les Amours des Dieux, par exemple; tantôt,
comme dans une suite nombreuse de divinités
paiennes dans des niches, précis et correct, son bu-
rin est d’une propreté qui rappelle le travail de
Marc-Antoine ; d’autres fois, enfin, son exécution
est brutale et heurtée. Rarement Caraglio exprima
la grâce, et c'est du côté de la force qu’il faut
plutôt chercher le caractère de cet artiste qui
composa lui-même la Vierge et sainte Anne entre
saint Sébastien et saint Roch, estampe estimée au-
(ant pour sa rareté que pour l’allure vraiment
fière de la Vierge.
Plus que Caraglio, Giulio Bonasone s'éloigne de
l’école de Marc-Antoine : son burin agréable ca-
che souvent de grandes négligences. Son œuvre
considérable renferme des estampes de tous gen-
res, Exécutées de 1531 à 1574, elles varient de