78 LES MERVEILLES DE LA GhAVURE.
dait, reconnaissons-le, aux besoins du moment :
l’érudition venait occuper déjà une assez large
place dans l’art italien dépouillé, hélas! de son
charme primitif.
Toute une famille de graveurs originaires de
Mantoue adopta, en arrivant à Rome, la manière de
Marc-Antoine, en cherchant toutefois à l’approprier
àson génie, à la modifier suivant son tempérament,
mais, résultat inconteslable, par ses procédés, par
le goùt de son dessin, se faisant disciple de la
grande école romaine. Cette famille, dont le chef
avail nom Giovanni Batlista Scultori, a probable-
ment passé la plus grande partie de son existence
à Rome. Aprés avoir travaillé comme peintre au
palais du T, construit à Mantoue, sous la direction
de Jules Romain, Giov. Battista s’exerça à la gra-
vure ; en ce genre, il laissa une vingtaine d’es-
tampes, presque toutes d’après les dessins de Jules
Romain et rendant bien la manière de ce maitre :
elles sont exécutées avec précision ; le Combat na-
val surtout, la pièce capitale de son œuvre, se dis-
tingue par une connaissance remarquable du
dessin et par une grande souplesse de burin. Tou-
lefois, les deux enfants de G.-B. Scultori, Diana
et Adamo, ont acquis une renommée plus grande
que leur père. Ilest à croire qu'ils se sont unique-
ment consacrés à la gravure. Naturellement, Diana
suivit d’abord les leçons de Giov. Battista; l'in-
fluence immédiate de Jules Romain fut aussi son