80 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
tique du talent de Jules Romain et méme à exa-
gérer l'aspect de bas-relief de certaines composi-
tions de ce maitre. Adamo Scultori se livra au
commerce des estampes. Son nom se voit au bas
d'un grand nombre de planches qu'il se contenta
d'éditer et auxquelles il ne mit certainement pas
la main. Dans ce nombre, quelques-unes ont été
exécutées à la fin du siècle, d’après Martinelli et
Zuccharo.
Nous avons restitué aux graveurs dont nous ve-
nons de parler leur véritable nom, celui de Scul-
tori. Il y a peu d'années encore, ils passaient pour
être de la famille des Ghisi, parce qu’un artiste
de ce nom, le plus illustre, il est vrai, des gra-
veurs Mantouans au seizième siècle, ayant ab-
sorbé en lui toutes les qualités essentielles de
l’école fondée sous l’influence de Jules Romain,
avait en méme temps accaparé la réputation des
graveurs venus avant lui. Mais entre Georges Ghisi
et les Scultori il n’existait pas de lien de parenté.
Leur patrie fut la même, voilà tout. Georges na-
quit vers 1520. On suppose qu’il travailla chez
Giov. Battista Scultori en compagnie de Diana et
d'Adamo, avec lesquels son talent a plus d'un point
d'affinité. Il les surpassa promptement nean-
moins et quitta plus tót qu'eux l'école de Mantoue.
Fort jeune, il se rendit à Rome. Il y étudia les es-
tampes de Marc-Antoine, qu'il chercha à imiter,
et s'inspira des compositions de Raphaél et de