198 LES MERVEILLES CELESTES.
ment du croissant le plus mince (à moins que Vénus ne
passe exactement sur le Soleil, auquel cas il n'y a plus
de croissant du tout). Dans la seconde figure, la planète
est en quadrature. Dans le dessin de gauche, se trouvant
à l’opposite du soleil, elle est pleine pour nous, mais
très-petite et bien moins éclatante que même dans son
croissant le plus mince.
Les phases de Vénus furent vues pour la première fois
au mois de septembre 1610 par Galilée, qui reçut de ce
spectacle une joie impossible à décrire, attendu qu'il té-
moignait éloquemment en faveur du systéme de Copernie,
montrant que, comme la Terre et la Lune, les planètes
reçoivent leur lumière du Soleil. Quand je dis que ces
phases furent vues pour la première fois au mois de
septembre 1610, vous n’en conclurez pas pour cela qu'elles
n'existaient pas avant cette époque; mais vous en tirerez
seulement la conséquence qu'avant cette année on n'avait
pas tourné de lunette du cóté de cette planéte, et qu'à
l’œil nu ses phases sont insensibles.
Suivant une coutume de l’époque, l’illustre astronome
cacha sa découverte sous un anagramme, pour justifier
de l’authenticité de cette découverte en cas de rivalité, et
pour se donner le temps de continuer ses observations et
de les rendre plus parfaites. 11 termina une lettre par cette
phrase :
Hec immatura a me jam frustra leguntur, d. y.
c’est-à-dire : « Ces ehoses, non müries et cachées encore
pour les autres, sont lues par moi. » Sous ce eryptogramme,
il serait difficile, n'est-ce pas, de trouver l'idée des phases
de Vénus? Nos péres étaient fort ingenieux, et, de nos
jours, certaines découvertes n'auraient pas été si haut con-
testées, si MM. les astronomes avaient quelquefois em-
ployé la même ruse. Il y a dans cette phrase 54 lettres. En
lai
il;
me
Ce
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qu
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