216 LES MERVEILLES CÉLESTES.
figure, et Micromégas était bien pardonnable de prendre
la Terre pour une taupinière du ciel, lorsqu'en sortant de
Saturne il vint à passer prés de notre petit globe. Ses an-
nées sont trente fois plus longues que les nôtres ; ses sai-
sons durent chacune sept ans et quatre mois ; une diversité
sensiblement égale à celle qui distingue les nótres les
diversifie: un printemps régénérateur succède à la rigueur
des hivers; l’été et l’automne y versent leurs fruits réci-
proques.
Mais le phénomène qui attire le plus l'attention sur ce
monde, c'est cet anneau gigantesque qui l'enveloppe de
toutes parts. On fut longtemps sans pouvoir tse rendre
compte de la nature de cet appendice unique dans tout le
systéme planétaire.
Galilée, qui, le premier, vit de chaque côté de Saturne
quelque chose de brillant dont il ne put distinguer la
forme, fut grandement émerveillé d'un pareil] aspect. Il
l'annonca d'abord sous un anagramme, dans lequel Ke-
pler lui-méme n'a rien pu reconnaitre, et, comme il l'avait
fait pour Vénus, en cachant sa découverte il se donna le
temps de la mener à bonne fin. Il la nomma tri-corps, en
attendant, mieux. « Lorsque J observe Saturne, écrivait-il
plus tard à l'ambassadeur du grand-duc de Toscane, l’é-
toile centrale parait la plus grande ; deux autres. situées
l'une à l'orient, l'autre à l'occident, et sur. une ligne qui
ne coincide pas avec la direction du zodiaque, semblent
la toucher. Ce sont comme deux serviteurs qui aident le
vieux Saturne à faire son chemin et restent toujours à ses
côtés. Avec une lunette de moindre grossissement, l’étoile
parait allongée et de la forme d’une olive. »
Le laborieux astronome eut beau chercher, il ne fui
pas favorisé dans ses recherches comme il l'avait été dans
les précédentes. A l'époque oit les anneaux de Saturne se
présentent à nous par leur tranche, ils disparaissent à
cause de leur minceur. Galilée, se trouvant une certaine
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