242 LES MERVEILLES CELESTES.
la ligne qu'elle décrivait dans le ciel et du temps qu'elle
employait à la décrire, cet astronome caleula son orbite,
et reconnut que cette comète était la même que celle que
l'on avait admirée en 1551 et en 1607, et qu'elle devait
reparaître en 1759. Jamais prédiction scientifique n’excita
un plus vif intérêt. La comète revint à l’époque assignée,
et le 12 mars 1759 elle passa à son périhélie.
Depuis l’an 12 avant l'ére chrétienne, elle s'était déjà
présentée vingt-quatre fois en vue de la Terre; c'est sur-
tout par les annales astronomiques de la Chine que l'on a
pu la suivre jusqu’à cette époque et constater en'même
temps qu’elle devait être chargée d’une bonne part des
terreurs superstitieuses de l'humanité. Sa première appa-
rition mémorable dans l'histoire de France est celle de
837, sous le régne de Louis I* le Débonnaire. Un chro-
niqueur anonyme du temps, surnommé l'Astronome, à
donné de cette apparition les détails suivants, relatifs à
l'influence de la cométe sur l'imagination impériale : « Au
milieu des saints jours de la solennité de Pâques, un
phénomène toujours funeste et d'un triste présage parut
au ciel. Dès que l’empereur, trés-attentif à de tels phéno-
mènes, eut le premier aperçu celui-ci, il ne se donna plus
aucun repos qu'il n'eüt fait appeler devant lui un certain
savant et moi-même. Dès que je fus en sa présence, il
s’empressa de me demander ce que je pensais d’un tel
signe. Et, comme je lui demandai du temps pour consi-
dérer l’aspect des étoiles, et rechercher par leur moyen
la vérité, promettant de la lui faire connaître le lende-
main, l'empereur, persuadé que je voulais gagner du
temps (ce qui était vrai) pour n'étre point forcé à lui an-
noncer quelque chose de funeste : « Va, me dit-il, sur la
« terrasse du palais, et reviens aussitót me dire ce que tu
« auras remarqué, car je n’ai point vu cette étoile hier,
« et tu ne me l'as point montrée; mais je sais que ce
signe est une comète ; dis-moi ce que tu crois qu'il
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