246 LES MERVEILLES CELESTES.
courbé, tenant une grande espée en la main, comme s’il eust
voulu frapper. Au bout de la pointe, il y avoit trois estoiles.
Aux deux costés des rayons de cette comète, il se voyoil
grand nombre de haches, cousteaux, espées colorées de
sang, parmi lesquels il y avoit grand nombre de faces hu-
maines hideuses, avec les barbes et les cheveux hérissez. »
On peut, du reste, admirer cette fameuse comète dans la
la reproduction fidèle que j'en donne ci-dessous (fig. 52,
p. 248).
On voit que l'imagination a de bons yeux, quand elle s'y
met. La grande et étrange variété des aspects cométaires
est retracée avec exactitude par le P. Souciet dans son
poëme latin sur les comètes ; les plus remarquables sont
passées en revue : « La plupart, dit-il, brillent de feux en-
trelacés comme une épaisse chevelure, et c'est là qu'elles
ont pris le nom de cométes. L'une traine aprés soi les re-
plis tortueux d'une longue queue ; l'autre parait avoir une
barbe blanche et touffue ; celle-ci jette une lueur semblable
à celle d'une lampe qui brûle pendant la nuit; celle-là,
0 Titan ! représente ton visage resplendissant ; et cette
autre, à Phébé ! la forme de tes cornes naissantes. Il en
est qui sont hérissées de serpents entortillés. Parlerai-je
de ces armées qui ont quelquefois paru dans les airs, de
ces nuages qui tracaient un long cercle ou qui ressem-
blaient à des tétes de Méduse? N'y a-t-on pas vu souvent
des figures d'hommes ou d'animaux sauvages? Souvent
dans les ténèbres de la nuit, éclairée par ces tristes feux, on
entenditle son horrible des armes, le cliquetis des épées qui
se choquaient dans les nues, l’éther en fureur retentir de
mugissements extraordinaires qui abattaient les peuples
sous le poids de la terreur. Toutes les comètes ont une
lumière triste, mais elles n’ont pas toutes la mème cou-
leur. Les unes ont la couleur du plomb; les autres, celle
de la flamme ou de l'airain. Il y en a dont les feux ont la
rougeur du sang; d'autres imitent l'éelat de l'argent ;
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