250 LES MERVEILLES CELESTES.
le physique que dans le moral : chaque événement, lié à
ce qui le précéde et à celui qu'il suit, n'est qu'un des an-
neaux de la chaine qui forme l’ordre et la sucçession des
choses; s'il n'était pas placé comme il est, la"chaine se-
rait différente et appartiendrait à un autre univers.
En raisonnantainsi, l'astronome doute de la non-influence
des cométes aussi bien qu'il doute de leur influence ; pour
asseoir ses idées, il rapporte celle des autres, et bientôt il
en vient à croire que les comètes causent de bien autres
événements que de simples rhumes.
Kepler, à qui d’ailleurs l'astronomie a de si grandes
obligations, trouvait raisonnable que, comme la mer a ses
baleines et ses monstres, l'air eût aussi les siens. Ces
monstres étaient les comètes, et il explique comment elles
sont engendrées de l’excrément de l’air par une faculté
animale.
Quelques-uns ont cru que les cométes étaient créées
exprés toutes les fois qu'il était nécessaire, pour annoncer
aux hommes les desseins de Dieu, et que les anges en
avaient la conduite. Ils ajoutent que cette explication ré-
sout toutes les difficultés qu'on peut faire sur cette ma-
tière.
Enfin, pour que toutes les absurdités fussent dites à leur
égard, il y en a qui ont nié que les cométes existassent, et
qui ne les ont prises que pour de fausses apparences cau-
sées par la réflexion ou réfraction de la lumière. Eux seuls
comprennent comment se fait cette réflexion ou réfraction,
sans qu'il y ait de corps qui les causent.
Sous Aristote, les comètes étaient des météores formés
des exhalaisons de la terre et de la mer, et ce fut là, comme
on peut le croire, le sentiment de la foule des philosophes
qui n’ont cru ni pensé que d’après lui. Plus anciennement,
on avait eu des idées plus justes des comètes. Les Chal-
déens savaient qu'elles étaient des astres durables et des
espèces de planètes dont on a dit qu’ils étaient parvenus
à cal
il ni
tout
aval
mod
vs
A