252 LES MERVEILLES CELESTES.
Maupertuis exprime la sienne. « Le cours réglé des comètes
ne permet plus de les considérer comme des présages, ni
comme des flambeaux allumés pour menacer la Terre
Mais quoiqu’une connaissance plus parfaite que celle
qu’en avaient les anciens nous empêche de les regarder
comme des présages surnaturels, elle nous apprend
qu’elles pourraient être les causes physiques de grands
événements. »
Et en effet, il redoute pour la Terre l’approche des astres
chevelus. Dans la variété de leurs mouvements, il voit la
possibilité d’une rencontre avec quelques planètes, et par
conséquent avec la Terre. On ne peut douter, dit-il, qu’il
n’arrivât alors de terribles accidents. À la simple approche
de ces deux corps, il se ferait de grands changements
dans leurs mouvements, soit que ces changements fussent
causés par l'attraction qu’ils exerceraient l’un sur l’autre,
soit qu’ils fussent causés par quelque fluide resserré entre
eux. Le moindre de ces mouvements n'irait à rien moins
qu'à changer la situation de l'axe et des póles de la Terre.
Telle partie du globe qui auparavant était vers l'équateur
se trouverait aprés un tel événement vers les póles, et
telle qui était vers les póles se trouverait vers l'équateur.
L'approche d’une comète, ajoute-t-on, pourrait avoir d’au-
tres suites encore plus funestes. Je ne vous ai point encore
parlé des queues des cométes. 1l y a sur ces queues, aussi
bien que sur les cométes, d'étranges opinions; mais la
plus probable est que ce sont des torrents immenses d'ex-
halaisons et de vapeurs que l'ardeur du Soleil fait sortir
de leur corps. Une cométe accompagnée d'une queue peut
passer si prés de la Terre que nous nous trouverions noyés
dans ce torrent qu'elle traine avec elle...
Telle est la perspective où nous conduit petit à petit
nôtre physicien ; mais il nous donne une singulière conso-
lation. Comme le genre humain périrait tout entier dans
cette catastrophe, englouti sous l’eau bouillante ou em-
pois
pe