294 LES MERVEILLES CELESTES.
sées. Il semble que, régnant sur l'empire du silence et de
la paix, il soit plus mystérieux, plus solitaire que nul
autre ; sa lumière blanche et glacée vient encore affermir
l’impression première ; il reste dans la pensée comme
représentant la nuit elle-même. Dès les âges antiques, les
anciens avaient nommé souveraine des nuits silencieuses
Diane au croissant d’argent, Phœbé à la blonde chevelure.
Attachée par les liens indissolubles de l'attraction à la
Terre de laquelle elle est issue, la Lune gravite autour de
nous comme un satellite fidèle. Au moment de sa plus
grande clarté, lorsqu’elle est arrivée à la phase de sa plé-
nitude, elle ouvre en se levant l’heure de l’apparition des
étoiles, et, suivant sensiblement leur cours de lorient à
l’occident, elle semble leur guide céleste.
Cependant comme elle fait le tour du globe d'occident
en orient en vingt-sept jours environ, on remarque bientôt
qu’elle retarde chaque jour sur les étoiles qu'elle 'parais-
sait conduire, et qu'elle posséde un mouvement indépen-
dant de celui de la sphère céleste. En effet, elle est l'astre
le plus rapproché, et elle nous appartient à titre de sa-
tellite.
La distance de la Terre à la Lune à été mesurée par un
procédé analogue à celui que nous avons exposé page 126
pour la mesure des distances des étoiles. Deux astronomes
(comme l’ont fait entre autres Lalande et Lacaille, en 1756,
à Berlin et au cap de Bonne-Espérance) se placent sur un
même méridien, l’un en À, l’autre en B, et mesurent la
distance de la Lune à leurs zéniths respectifs, c’est-à-dire
les angles ZAL, Z'BL, au moment oü l'astre passe à leur
méridien. Les suppléments TAL et TBL de ces angles sont
par là méme déterminés, et l'angle ATB, qui est la somme
des latitudes, est donné par la position méme des obser-
vateurs. En menant la tangente LA', on a la parallaxe
horizontale A’LT et la distance TL.
Les astronomes cités plus haut avaient trouvé 57°40"