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meni à sec. C'est précisément ce qui est arrivé. Depuis
l'époque lointaine de sa formation à l’état fluide, elle a
perdu tous ses liquides et toutes ses vapeurs, et aujour-
d'hui méme, une linotte pourrait mourir de soif au milieu
des mers de la Lune.
Ces mers n'ont pas une goutte d'eau. Ce sont là, dira-
t-on, de singuliéres mers. Et, en effet, nul ne soutiendra
que leur dénomination soit logique. Mais, nous l'avons vu,
on les a nommées à une époque où l’on ne connaissait pas
encore suffisamment la nature lunaire pour deviner qu'elle
existe sans atmosphère et sans eau. De l’absence d’air
résulte un autre fait bien curieux : c'est l'absence de ciel.
À la surface de la Lune, lorsqu'on léve les yeux au ciel,
on n'en voit point. Une immensité, sans profondeur, se
laisse traverser par la vue, sans l'arréter sur aucune es-
péce de forme, et de jour comme de nuit on voit les étoiles,
les planétes, les cométes et tous les astres de notre uni-
vers. Le Soleil passe devant eux sans les effacer, comme il
le fait pour nous. Non-seulement on ne jouit plus de cette
diversité perpétuelle que les mouvements des météores
engendrent sur notre monde, mais on n'y contemple méme
plus cette voüte azurée qui couronne la Terre d'un dóme
si magnifique. Un abime noir, et perpétuellement noir,
s'étend dans l'espace.
Tandis qu'en haut régne l'obscurité, en bas régne le
silence. Jamais le moindre bruit ne s’y fait entendre. Ni
le soupir du vent dans les bois, ni le bruissement du
feuillage, ni le chant de l'alouette matinale ou l'harmo-
nieuse causerie du rossignol, n'éveillent les échos éternel-
lement muets de ce monde. Nulle voix, nulle parole n'a
jamais troublé la solitude immense qui l'ensevelit. Là
régne en souverain l'immobile silence.
De hautes montagnes escarpées déchirent sa surface.
Çà et là, on voit des crêtes dénudées s'élever vers le ciel,
des rochers blancs entassés comme les ruines de quelque
LA LUNE. 507