308 LES MERVEILLES CELESTES.
revolution disparue, des crevasses traverser le sol comme
sur ces terres dessechees par les rayons ardents des longs
jours d'été. Ce qui rend le spectacle plus étrange, c'est
que l'absence de vapeurs entrainant l'absence de perspec-
tive aussi bien que l'absence de toute teinte, on ne voit
que du blane et du noir, selon que les objets sont au so-
leil ou à l'ombre, se succéder jusqu’à l'horizon sans perdre
l’éclat ni le contour.
Dans le voisinage du pôle austral, c’est-à-dire du bas
de la Lune vue à l’œil nu, on trouve les plus hautes
montagnes du satellite: Dœrfel, dont le sommet atteint
7,600 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la
plaine avoisinante ; Casatus et Curtius, de 6,956 et 6,769
métres; Newton, de 7,264 métres de profondeur: ce
mot profondeur peut surprendre à juste titre lorsqu'il
s’agit de l’élévation d’une montagne; c'est, en effet,
un si singulier monde que la Lune, que ses monta-
gnes peuvent se mesurer aussi bien comme profondeur
que comme hauteur. Voilà un paradoxe difficile à com-
prendre, n’est-ce pas? — Mais non ; les montagnes de la
Lune ne sont pas comme celles de la Terre : elles sont
éreuses. Lorsqu'on arrive au sommet, on trouve un an- -
neau, dont l’intérieur descend souvent au-dessous de la
plaine avoisinante; de sorte que si l'on ne veut pas faire
le tour des talus, qui mesurent parfois jusqu'à 500 kilo-
mètres (Ptolémée) et mème jusqu’à 680 kilomètres de
circonférence (comme le cirque de Clavius), on est obligé
de descendre 5, 6 ou 7 kilomètres, de traverser le fond
du cratère, et ensuite de remonter à la partie opposée de
l’anneau pour revenir enfin dans la plaine.
Le dessin du mont Copernic et le paysage lunaire ci-
aprés donnent une idée de cette singuliére nature de
montagnes.
Parmi les montagnes annulaires, on peut citer celle
d'Aristillus, située dans la mer des Pluies, non loin du
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