222 LES MERVEILLES CÉLESTES.
votre main éclairée devant votre visage, celle main se
trouvera momentanément dans l'ombre. C'est ici l'image
de l'éelipse de lune passant dans l'ombre de la Terre.
Si le mouvement de la Lune s'opérait justement dans
un plan dont le prolongement passät par le Soleil, il y
aurait éclipse de Soleil à toutes les nouvelles Lunes, et
éclipse de Lune à toutes les pleines lunes. Mais le cercle
dans lequel elle se meut est un peu penché sur ce plan, et
oscille de part et d’autre, de sorte que les éclipses sont
très-variables dans leur nombre et dans leur grandeur.
Cependant cette variété a ses limites. Il ne peut y avoir
moins de deux éclipses par an, ni plus de sept. Lorsqu'il
n’y en a que deux, ce sont des éclipses de lune. — Ces
phénoménes reviennent à peu prés dans le méme ordre au
bout de dix-huit ans et dix jours : période connue sous le
Grecs sous le nom de Cycle de Méton, et dont les Chinois
eux-mémes se servaient il y a plus detrois mille ans pour
la prédiction de leurs éclipses.
Quelque simple que soit la cause de ce phénomène,
aujourd’hui qu’on la connaît, — et les causes connues sont
toujours si simples qu’on se demande comment on ne les
a pas devinées plus tôt, — quelque facile que cette expli-
cation paraisse à trouver, longtemps l'humanité s'étonna
de l'absence passagère de la lumière du Soleil pendant le
jour ; longtemps elle se sentit pleine de crainte et d'in-
quiétude devant cette merveille inexpliquée. La lumière
du jour s'affaiblissant rapidement, et arrivant à disparaître
soudain, sans que le ciel füt obseurci d'aucun nuage, les
ténèbres succédant à cette lumière, les étoiles s'allumant
dans le ciel, la nature entière paraissant surprise et con-
sternée : la réunion de ces événements insolites est plus
que suffisante pour expliquer la terreur momentanée dont
les hommes et les peuples se sont laissé emparer en ces
instants solennels. En raison de la rapidité du mouvement
de la Lune, jamais l’éclipse totale ne dure plus de six
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