32% LES MERVEILLES CELESTES.
Combien de fables établies d'après l'opinion que les
eclipses sont l'e'fet du eourroux céleste, qui se venge des
iniquités de l’homme en le privant de la lumière ! Tantôt
Diane va trouver Endymion dans les montagnes de Carie ;
tantôt les magiciennes de Thessalie font descendre la
Lune sur les herbes qu'elles destinent aux enehante-
ments.
Ici c’est un dragon qui dévore l'astre et qu'on. cherche
à épouvanter par des eris ; là, Dieu tient le Soleil enfermé
dans un tuyau, et nous óte ou nous rend la vue de eel
astre avec un volet..., ete. Le progrès des sciences a fait
reconnaitre le ridicule de ces opinions et de ees craintes,
depuis qu'on a vu qu'il était possible de calculer par les
tables astronomiques, et de prévoir longtemps d'avance
l'instant oà la colère du ciel devait éclater. Cependant,
naguère encore, l'épouvante a causé des revers dans l'ar-
méè de Louis XIV, près de Barcelone, lors de l'éclipse
totale de 1706 ; et la devise de ce monarque : Nec pluribus
impar, a prété aux allusions injurieuses !
J.-B. Biot nous donne, dans ses Études sur l’astronomie
indienne et chinoise, de fort curieux détails sur les rites
qui présidaient, et qui président encore, à laréception des
éclipses dans le Céleste-Empire.
L'empereur était considéré comme le fils du ciel, et, à
ce titre, son gouvernement devait offrir l’image de l’ordre
immuable qui régit les mouvements célestes. Quand les
deux grands luminaires, le Soleil et la Lune, au lieu de
suivre séparément leurs routes propres, venaient à se
croiser dans leur cours, la régularité de l’ordre du ciel
semblait être dérangée ; et la perturbation qui s'y maui-
festait devait avoir son image, ainsi que sa cause, dans les
désordres du gouvernement de l’empereur. Une éclipse de
soleil était done considérée comme un avertissement
donné par le ciel à l'empereur d'examiner ses fäutes et
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