326 LES MERVEILLES CELESTES.
d’ailleurs méritée, peut-être aussi à ses flatteries, on lui
pardonna.
Les mêmes idées sur l'importance et la signification des
éclipses de Lune et de Soleil, qui existaient chez les Chi-
nois il y a plus de quatre mille ans, et subsistent encore
aujourd’hui, sont aussi fortes, et elles engendrent les
mêmes exigences, devenues seulement moins périlleuses
pour les astronomes, puisque ces phénomènes sont main-
tenant prévus plusieurs années d'avance, avec une certi-
tude mathématique, dans les grandes éphémérides d'Eu-
rope et d'Amérique, qu'ils peuvent aisément se procurer.
M. Stanislas Julien à trouvé dans le Recueil des lois de
Chine la description compléte des cérémonies prescrites
et pratiquées encore aujourd'hui à cette occasion. En voici
un spécimen : ;
« Toutes les fois qu'il arrive une éclipse de soleil, on
attache des piéces de soie à la porte du ministére des
rites appelée I-men ; et dans la grande salle on place une
table pour brüler des parfums du haut de la tour appelée
Lou-thai (tour de la Rosée). La garde impériale place
vingt-quatre tambours des deux cótés, à l'intérieur de la
porte I-men ; le Kiao-fang-sse place les musiciens au bas
de la tour Lou-thai. 11 place chaque magistrat au bout de
cette tour, à l'endroit oà ils doivent s'incliner pour sa-
luer. Tous sont tournés du côté du Soleil ; quand le prési-
dent de l'astronomie a annoncé que le Soleil commence à
étre entamé, tous les magistrats, en habit de cour, se ran-
gent et se tiennent debout. A un signal donné, ils se met-
tent à genoux, et alors la musique commence à se faire
entendre.
« Chaque magistrat fait trois prostrations et neuf révé-
rences, après quoi la musique s'arrête. Quand les magis-
trats du tribunal des rites ont fini d’offrir des parfums,
tous les autres s'agenouillent. Le Kiao-Kouan s'avance
avec un tambour et la baguette de tambour; ensuite il
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