40 LES MERVEILLES CELESTES.
restait encore enveloppee, les meilleurs instruments ne la
montraient que sous la forme d’un anneau dedouble sur la
moitie de son contour, enroulant une nebuleuse globulaire
trés-brillanteà son centre. En dehors de l'anneau on remar-
quait une seconde nébuleuse plus petite, de forme ronde.
Jamais changement de forme ne fut plus manifeste entre les
aspects révélés par les télescopes de différentes puissances.
Imaginer les myriades de siécles qui furent nécessaires
à la formation de ces immenses systémes serait une vaine
entreprise. C'est avec lenteur que s'accomplissent les ac-
lions les plus formidables de la nature. Pour quela ma-
tière cosmique ou le prodigieux assemblage de tant d’é-
toiles ait pu se distribuer suivant les lignes révélées par
le télescope et s'enrouler en de gigantesques spirales sous
l’action dominante de l’attraction combinée de toutes les
parties qui composent cet univers, il a fallu l’incaleulable
série des siècles amoncelés sur sa tête. C’est ici surtout
qu'il est vrai de dire que les rayons lumineux qui descen-
dent de ces créations lointaines sont pour nous le témoi-
gnage le plus ancien de l’existence de la matière.
La nébuleuse en spirale des Chiens de chasse n’est pas
la seule de cette forme. Dans la constellation de la Vierge,
du Lion et de Pégase, on admire aussi de semblables Sys-
témes. Celle de la Vierge, située dans l'aile centrale de cette
figure, s'offre sous l'aspect de ces fusées tournantes que
l'on voit aux feux d'artifice : du centre lumineux s'élevent
tout autour de blanches traînées de lumière, se dirigeant
et se courbant toutes dans le méme sens; des vides obscurs
les séparent et donnent plus de netteté au dessin de leur
direction. Celle du Lion présente une suite de zones con-
centriques ovales enveloppant le centre, également plus
lumineux; une multitude d'étoiles resplendissent en ce
centre. La nébuleuse en spirale de Pégase, marquée d'une
belle étoile à sa partie centrale, est circulaire et composée
de cercles successivement lumineux et obscurs ; d’un côté,