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gne d'un brouillard d'une espèce particulière. « Ce
brouillard, dit Arago, assez épais pour ne donner
passage à midi qu'à quelques rayons du soleil,
s'élève toujours quand l’harmattan souffle. Les par-
ticules dont il est formé se déposent sur le gazon,
sur les feuilles des arbres et sur la peau des nègres,
de telle sorte que tout alors parait blanc. On ignore
quelle est la nature de ces particules ; on sait seule-
ment que le vent ne les entraîne sur l'Océan qu'à
une petite distance des côtes : à une lieue en mer
le brouillard est déjà trés-affaibli; à trois lieues il
n'en reste plus de trace, quoique l'harmattan s'y
fasse encore senlir dans toute sa force.
BRUME ROUSSE DU CAP VERT
M. Ehrenberg croit quele nom de mer ténébreuse,
donné par les anciens à l'océan Atlantique, prove-
nait du phénoméne qu'on observe lorsqu'aprés étre
sorti du délroit de Gibraltar on s'avance vers les
parages du cap Vert. Aux approches des équinoxes,
dans un intervalle de temps qui varie de trente à
soixante jours, il y tombe une poudre rouge, trés-
fine, qui obscurcit l'air et se dépose sur les agrès
des navires. Cette pluie de poussiére, connue aussi
sousle nom de brume rousse, s'étend sur une sur-
face maritime de plus d'un million de milles carrés.