BROUILLARDS SECS.. 265
tité de combustible brûlé atteint alors des millions
de kilogrammes. On a constaté que le vent souffle
toujours du côté des tourbiéres quand le brouillard
sec apparaît. « Le brouillard si épais de 1854 venait,
dit Koœmtz, de la combustion des tourbières et des
incendies qui ont signalé cette année. Pendant qu’on
l'observait à la fin de mai dans le Hartz, aux envi-
rons de Bâle et d'Orléans il y avait des incendies
dans les tourbières. Ainsi, en particulier, la tour-
bière de Dachau, en Bavière, brûla jusqu’à la pro-
fondeur de trois métres, et l'incendie se propagea
même par-dessous des fossés pleins d’eau. Aux en-
virons de Munster et dans le Hanovre, plusieurs
tourbières furent consumées. Plus tard, en juillet, il
y eut des incendies terribles de forêts et de tour-
bières près de Berlin, en Silésie, en Suede et en
Russie; la sécheresse favorisa la propagation de ces
incendies et le transport de la fumée. »
M. le Verrier a donné la description d'un nuage
singulier qui s'observe tous les jours à Paris et qui
provient de la fumée des usines situées du cóté de la
Maison-Blanche : « Le spectacle, dit-il, est vraiment
curieux à voir. Du haut de la cheminée sort un cône
noir comme l’encrè. Ce cône s’épanouit petit à petit,
gagne au-dessus de Paris, et vient passer tantôt au
nord, tantôt au sud de l’Observatoire. Quand il
passe au nord, nous le suivons jusqu’à Gentilly. Il
n'y a pas de soleil sur une grande partie de Paris,