grande
aritions
ouve en
igneux,
es aux
nt joué
es reli-
ir aussi
ombres
traînée
et flotte
onautes
sur les
t. C'est
ron ob-
ne très-
soleil, à
it quel-
rvé par
excur-
ais en à
L’OMBRE DU MONT-BLANC, 51
« Le soleil approchant de l’heure de son coucher,
nous jetàmes les yeux du côté opposé à l'astre, et
nous aperçûmes, non sans quelque étonnement,
l’ombre du mont Blanc qui se dessinait sur les mon-
tagnes couvertes de neige de la partie est de notre
panorama. Elle s’éleva graduellement dans l’atmo-
sphère, où elle atteignit la hauteur d’un degré,
restant encore parfaitement visible.
« L’air, au-dessus du cône d'ombre, était teint
de ce rose pourpre que l'on voit, dans les beaux
couchers de soleil, colorer les hautes cimes ; le bord
de cette teinte offrait une zone plus intense, et cette
bordure continue rehaussait l’éclat du phénomène.
« Que l’on imagine maintenant les montagnes de la
grande vallée d'Aoste projetant, elles aussi, à ce même
moment, leur ombre dans l’atmosphère, la partie
inférieure sombre avec un peu de verdâtre, et au-
dessus de chacune de ces ombres la nappe rose pur-
purine avec la ceinture rose foncée qui la séparait
d’elles ; que l’on ajoute à cela la rectitude du contour
des cônes d’ombre, principalement de leur arête
supérieure, et enfin les lois de la perspective faisant
converger toutes ces lignes l'une sur l'autre, vers le
sommet même de l'ombre du mont Blanc, c’est-à-
dire au point du ciel où les ombres de nos corps
devaient être placées, et l’on n'aura encore qu’une
idée incomplète de la richesse du phénomène météo-
rologique qui se déploya pournous pendant quelques