Full text: Les Meteores

54 LES METEORES. 
Un ilocon de laine trés-sec, pesant 10 grains, 
placé sous une planche à quatre supports, n'aug- 
menta son poids que de 2 grains d’humidité, tandis 
qu'un flocon semblable, placé au-dessus, gagna 14 
grains, et un autre, déposé sur l'herbe, 16 grains. 
Des thermomètres substitués aux flocons s’abaissé- 
rent le plus au point où la rosée tombait abondam- 
ment. D'un autre côté les corps qui perdent diffici- 
lement la chaleur, comme les métaux, restaient 
secs, pendant qu'à côté, d’eux des substances à grand 
pouvoir rayonnant se couvraient de rosée. Un ciel 
clair était favorable au refroidissement et par con- 
séquent au dépôt de la rosée; il suffisait du passage 
d’un nuage, qui rendait chaleur pour chaleur, pour 
arrêter le phénomène. Enfin, on a observé qu’il se 
formait moins de rosée dans le fond des vallées 
qu'au sommet des collines, d’où l’on aperçoit une 
plus grande étendue de ciel libre. 
Quand le rayonnement nocturne fait descendre la 
température des corps au-dessous du zéro du ther- 
mométre, la vapeur d’eau se condense en glace et on 
a la gelée blanche au lieu de la rosée. Une coutume 
de l’Inde peut donner une idée de la puissance de 
ce refroidissement. On s’y procure habituellement 
de la glace en plaçant dans un lieu découvert, pen- 
dant des nuits très-claires, des jattes peu profondes 
remplies d’eau et isolées de la chaleur terrestre par 
une couche de paille peu tassée. Dans ces conditions 
       
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
   
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