80 LES MÉTÉORES.
été le soleil vient à darder ses rayons sur ce groupe
de pyramides brillantes; alors tout le glacier com-
mence à fumer et jette un éclat que les yeux ont de
la peine à soutenir. »
Nous ajouterons à cette descriplion celle du glacier
de Furca, donnée par W. Coxe dans ses Lettres sur la
Suisse :
« ... Aprés de longs efforls, et une marche péni-
ble à travers les grandes surfaces de neige et de
glace que nous rencontrions, ayant toujours sous nos
pieds les précipices et les torrents, nous atteignimes
la partie supérieure de la vallée par une montée ex-
trêmement escarpée. Le grand nombre de rochers
irréguliers et fourchus, qui, accumulés autour de
cette vallée, hérissent le sommet du mont, lui ont
valu, dit-on, le nom de Fourches ou Furca. La région
dans laquelle nous étions alors nous parut plus
affreuse et plus désolée que les parties les plus dé-
sertes du Saint-Gothard mème. Au-dessous de nous,
les montagnes étaient, il est vrai, parées d’une belle
verdure et semées de fleurs odorantes ; mais la végé-
tation n'atteignait point à notre hauteur. La plus sau-
vage stérilité nous environnail, et prés de nous
s'élevaitun épouvantable amas de glace, d’où s’élan-
cait un torrent qui, s'écoulant vers le Valais, est sans
doute une des premiéres sources du Rhóne. Ce gla-
cier éfait à notre gauche, et un peu au-dessus de
nous; jamais une masse d'objets, quelque grands