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LE PUBLIC DUPÉ. 47
mit en pièces. Elle se précipita sur le ballon, et, dans le
désordre causé par une telle alerte, le feu se mit soudain
à l’enveloppe. Ce fut alors une panique générale. Loin de
fuir l'incendie, chacun voulut saisir un peu de l’aérostat
pour en garder une relique, — nous avons eu nous-mêmes
un fragment de quelques centimètres en notre possession.
Les deux abbés s'esquivérent comme ils purent, à la fa-
veur du tumulte et à l’abri de quelques amis puissants qui
leur restaient.
C'est alors qu'on vit pleuvoir de toutes parts les quo-
libets et les caricatures. L'abbé Miolan fut désormais re-
présenté en chat orné d'un rabat. Janninet fut métamor-
phosé en âne. Sur une estampe, on voit une Réception à
l'Académie de Montmartre : le chat Miolan et l'àne Jan-
ninet arrivent en triomphe sur leur fameux ballon, et sont
recus à la eolline des Moulins-à-Vent, par une assemblée
solennelle de dindons et d'oies en différentes postures.
Sur une autre estampe, on voit une montagne accoucher
d’une souris.
Un grand dessin, à l'aspect plus sérieux, représente
une vue de l’Élévation du ballon, faite par un détachement
de gardes suisses : hauteur exacte, 27 pieds 11 pouces
à lignes, mesurés à l’aide d’une perche. Mille épigrammes
ornent la marge de ces estampes. Exemple, celle-ci :
«Chacun son métier, les vaches seront bien gardées. »
Parmi les chansons qui coururent alors les rues de
Paris, nous rappellerons celle de l'air : « Où allez-vous,
monsieur l'abbé? » intitulée : « L'abbé Miaulant et M. Jean
Minet; ils font ce qu'ils peuvent : »
C'est au Luxembourg aujourd'hui
Que tout Paris s'est réuni
Pour voir l'expérience,
Eh bien ? :