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LA SCIENCE ET LES ÉGYPTIENS. 271
BoxaPARTE. « Crois-tu que cette foudre soit une œuvre
des enfants des hommes ? le crois-tu? Allah l'a fait mettre
en mes mains par le génie dela guerre. »
IsraHım. « Nous reconnaissons à tes armes que c'est
Allah qui t'envoie. Serais-tu vainqueur si Allah ne l'avait
permis? Le Delta et tous les pays voisins retentissent de
tes miracles. »
Bonaparte. « Un char céleste montera par mes ordres
jusqu'au séjour des nuées; ét la foudre descendra vers la
terre, le long d'un fil de métal, dés que je l'aurai com-
mandé. »
Monge ne se trompait-il pas en cherchant dans ce qu'il
appelait l’apathie des pays chauds, la cause du peu d'éton-
nement qu'avait manifesté l'élite de la population égyp-
tienne. « Les Orientaux croient généralement à la sorcel-
lerie; » or que sont les résultats positifs de la science, de
puissantes machines électriques fonctionnérent avec tous leurs mys-
téres. Une science qui venait de naitre, celle du galvanisme, fut mise
aussi à contribution; par de simples attouchements métalliques, on
produisit sur des animaux morts, dépecés, des convulsions, qui, au
premier aspect, autorisent à croire à la possibilité de résurrections.
Les graves musulmans n'en restérent pas moins des témoins impas-
sibles de toutes ces expériences. Bonaparte, qui s'attendait à jouir de
leur étonnement, en témoigna quelque humeur. Le cheik El-Bekry
s'en apercut, et demanda sur-le-champ à Berthollet si, par sa science,
il ne pouvait pas faire qu'il se trouvàt en méme temps au Caire et à
Maroc. L’illustre chimiste ne répondit à cette demande ridicule qu’en
haussant les épaules. « Vous voyez bien, dit alors El-Bekry, que vous
n’êtes pas tout à fait sorcier. »
« Monge n’éprouva pas une moindre déconvenue. Le 1°" vendémiaire,
septième anniversaire de la république, sur sa proposition, il avait
été décidé que, ce jour de fête, on rendrait les indigènes témoins d’un
spectacle qui semblait devoir inévitablement frapper leur imagination.
L’ascension de l’aérostat, préparée par Conté, réussit à souhait ; mais
les Africains n’en montrèrent aucune surprise ; on vit bon nombre
d'individus de tous les rangs traverser la grande place Usbékiéh sans
daigner lever la téte à l'instant oà le ballon planait majestueusement
dans les airs. »