288 LES BALLONS,
arrondies et leur donne une couleur blanchâtre et
éblouissante comme la neige; beaucoup d’objets tels que
des habitations, des lacs ou des bois, nous paraissaient
des concavités.
«Ne pouvant supporter aussi longtemps que nous l’au-
rions désiré la position pénible où nous nous trouvions,
nous descendimes après avoir perdu beaucoup de gaz et
delest. Notre descente nous offrit Ie spectacle de la ter-
reur que peut inspirer un aérostat aussi grand que le
nôtre, dans un pays où l’on n’a jamais vu de semblables
machines : elle s'effectuait justement au-dessus d'un pauvre
village appelé Radenbourg, placé au milieu des bruyéres
du Hanovre. Notre apparition y jeta l'alarme, et l'on s'em-
. pressa de ramener les bestiaux des campagnes.
« Pendant que notre aérostat descendait avec assez de
vitesse, nous agitions nos chapeaux, nos banderoles, et
nous appelions à nous les habitants, mais notre voix aug-
mentait leur terreur!. Ces villageois couraient en dés-
ordre, jetant des cris affreux; ils abandonnaient leurs
troupeaux, dont les beuglements augmentaient encore
alarme. Lorsque l'aérostat toucha la terre, chacun s’é-
tait renfermé chez soi. Ayant appelé inutilement à plu-
sieurs reprises, et craignant que la frayeur ne les portât
à quelques violences, nous jugeàmes qu'il était prudent
de remonter, et je m'y déterminai avec d'autant plus de
plaisir que je désirais faire un troisième essai sur l’élec-
tricité, que deux fois j'avais obtenue positive.
« Cette seconde ascension épuisa tout à fait notre lest :
nous en pressentions le besoin, ear le ballon ayant nagé
dans une atmosphére trés-raréfiée, était flasque et avait
! Les villageois avaient pris l'aérostat pour un oiseau qu ils croient
invulnérable et que le préjugé leur fait désigner sous le nom d'oi-
seau de fer ou aigle d'acier.
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