292 LES BALLONS.
diminution sensible dans les proportions de l'oxygéne, ce
qui est trés-probable et méme trés-conforme à l'opinion
de plusieurs physiciens distingués qui ont porté leur in-
vestigation hors des laboratoires. »
Cette première dissidence entre Gay-Lussac et Robertson
n’est pas la seule, et nous pouvons même dire que la plu-
part des faits observés par l’un et l’autre se contredisent.
Comme il est difficile de suivre ici le précepte populaire et
d'aller voir de quel cóté est la vérité, nous avouerons que
nous préférons l'autorité de Gay-Lussac à celle de Robert-
son. Un sentiment de rivalité de la part de celui-ci nous
parait au moins ridicule. Certes, il a raison de protester
contre « les savants constitués, appointés méme, pour
exciter et entretenir l'émulation de ceux qui se livrent à
des recherches utiles, et qui ne font, pour la plupart,
servir cette auguste mission qu'à faire de la science un
domaine exclusif pour eux et leurs clients. » IL est malheu-
reusement vrai, qu'aujourd'hui méme, il est des savants
qui méritent ce grave reproche. Mais cette indignité
d'esprit n'autorise pas à révoquer en doute la valeur
scientifique de ces hommes et de leurs expériences.
Au commencement de l’année 1804, la Place proposa
à l’Institut de profiter des moyens offerts par l’aérosta-
tion pour vérifier à de grandes hauteurs certains points
de physique, et notamment ceux qui concernent la pro-
priété magnétique dont Saussure avait cru reconnaître un
affaiblissement sensible dans ses expériences sur le col du
Géant; il ajouta que le gouvernement ayant alloué certains
fonds à l’Institut pour des expériences utiles, il lui parais-
sait bien à propos de les employer à de telles recherches.
Berthollet et plusieurs autres membres, qui avaient aussi
des expériences ou vérifications à proposer, appuyérent
lavis de la Place. Cette proposition ne pouvait étre faite
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