328 LES BALLONS.
« Le 15 juillet 1867, au lever du soleil, j'ai pu observer
lentement la formation des nuages au-dessus du bassin du
Rhin. Nous voyons le soleil se lever à trois heures qua-
rante minutes; l'aérostat plane à 2,000 métres de hauteur
au-dessus d'Aix-la-Chapelle. A quatre heures vingt-cinq
minutes, des nuages commencent à se former bien au-
dessous de nous, dans une zone située à la moitié de
notre hauteur environ. La terre, qui jusqu’à ce moment
élait restée visible, est dérobée ici et là par d'immenses
flocons.
« Suspendus légèrement dans le sein de l'atmosphère,
les nuages se dissipent sur un point, s’épaississent sur un
autre avec une étonnante facilité. De plus, les lambeaux
qui flottent de part et d’autre se rapprochent comme par
attraction.
« Le soleil devient plus chaud à mesure qu'il s’élève
davantage au-dessus de l'horizon, et fait monter notre
ballon. Le méme effet se produit sur les nuages ; ils s'é-
lévent sensiblement et relativement plus vite que nous.
En une heure ils se sont élevés de 800 mètres, et leur sur-
face supérieure arrive presque à notre nacelle comme un
marchepied.
« Peu à peu ils se fondent avec la même facilité qu’ils
sont apparus ; les derniers errent çà et là et disparaissent
bientôt.
« Le thermomètre marque 2°.
« L'hygromètre s’est incliné à la sécheresse, allant de
82° à 62°, de 1,900 à 2,400 mètres. En opérant un peu plus
tard notre mouvement de descente, nous avons trouvé
90° à 1,600 mètres, 98° à 1,100, 90° à 106, 84» à 940
et 82° à la surface.
«En résumé, la hauteur moyenne des deux couches
principales de nuages est celle que j'ai signalée au com-
dod EA