104 LES VÉGÉTAUX MERVEILLEUX.
Amsi qu'on peut le penser, rien n’est négligé
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pour prolonger l'existence. de ce doyen d'àge de
tous les acaceias européens, bien connu de toutes les
personnes qui fréquentent le Jardin des Plantes, et
qui chaque année, au printemps, vont interroger.
ses rameaux, désireuses d’y surprendre les signes
d’un reste de séve. Mais, évidemment, les derniers
ans de l’arbre sont comptés. Cependant, nous avons
constaté nous-même, au dernier printemps, des si-
gnes de vie chez le vénérable patriarche de la faune
parisienne. Son front chauve se couvrait d’une chè-
velure fine ; la séve, qui est le sang des arbres, cir-
culait dans ses membres rabougris: le vétéran se
cramponnait à l’existence.
Reléguéà l’extrémité de la galerie de minéralogie,
dans une partie peu fréquentée du Muséum, il est
loin d’attirer l’attention des visiteurs comme le
Cèdre du Liban, situé au labyrinthe; cependant il
serait peut-être plus digne de notre intérêt. Il fut
planté en 1655 (un siècle avant le cèdre apporté par
Bernard de Jussieu), dans l’endroit où on le voit en-
core aujourd’hui, par Vespasien Robin. Le père de
ce naturaliste l’avait reçu quelque temps auparavant
de l'Amérique septentrionale. C’est en cette année.
1655, que le Jardin Royal fut définitivement in-
stitué par un édit de Louis XIII : et des arbres qui
furent contemporains de cette fondation, l’acacia
dont nous parlons est le seul qui soit resté. C’est en
même temps le premier acacia qui soit venu en Eu-
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