Full text: Les merveilles de la végétation

   
  
198 LES VÉGÉTAUX MERVEILLEUX. 
le due dit avoir trouvé 24 mètres de circonférence. 
La hauteur de l’arbre est de 24 mètres. La tradition 
rapporte que ce dragonnier était chez les Gouanches 
un objet de vénération comme chez les Athéniens l’o- 
livier, chez les Lydiens le platane, que Xerxès char- 
gea d’ornements, et le bananier pour les habitants 
de Ceylan. On raconte aussi que lors de la première 
expédition de Béthencourt, dans l’année 1402, le 
dragonnier d’Orotava était déjà aussi gros et aussi 
creux qu’aujourd’hui. On peut conjecturer d’après 
cela à quelle époque il remonte, si l’on songe sur- 
tout que le dracæna croit très-lentement. Berthelot 
dit, dans sa description de Téréniffe : « En compa- 
rant les jeunes dragonniers voisins de l’arbre gigan- 
tesque, les caleuls qu’on fait sur l'àge dece dernier 
effrayent l’imagin:tion. » Le dragonnier est cultivé 
depuis les temps les plus reculés dans les îles Cana- 
ries, à Madère, à Porto-Santo, et un observateur très- 
exact, Léopold de Buch, l'a vu à l'état sauvage prés 
d'Ygueste, dans l'ile de Téneriffe. H n’est done pas 
originaire, comme on l’a cru longtemps, des Indes 
orientales, et son existence chez les Gouanches ne 
renverse pas l'opinion de ceux qui considèrent ce 
peuple comme une race atlantique, entièrement 
isolée, et sans aucun rapport avee les nations de l’A- 
frique et de l’Asie. La forme du dracæna se retrouve 
au cap de Bonne-Espérance, à l'ile Bourbon, en 
Chine et à la Nouvelle-Zélande. On rencontre dans 
ces contrées lointaines différentes variétés apparte- 
     
   
  
  
  
  
    
   
   
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
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