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ARBRES A PAIN. 35
nous parlerons d’abord d’une certaine espèce de
figuier qui sert à la fois d’agriculteur, de moisson-
neur, de meunier et de boulanger pour nos anti-
podes de l’Océanie.
Les anciens aimaient à considérer la nature comme
un être personnel distinct du monde, doué de raison
et de volonté, et parmi les titres dont ils la quali-
fiaient, le nom de Mère universelle est celui que les
poètes ont le plus souvent et le plus chèrement célé-
bré. Ce beau nom, sans doute, est justifié par l’ac-
tion même de la nature sur tous les êtres vivants,
bienveillance maternelle dont elle couvre tendre-
ment, ses enfants sans nombre auxquels incessam-
ment elle ouvre les portes de l’existence. Sans doute,
les rayons fécondants du soleil sur les coteaux bru-
nis, la pluie bienfaisante sur les sillons et les prai-
ries, le chaud tapis de neige que l’hiver étend sur
la terre glacée, la rosée du matin et la brume vapo-
reuse du soir, ce sont là autant de formes de l’action
permanente de la nature, disons même de l’atten-
tion de l’universelle Providence. Mais outre cette
action impartiale et sans préférence qui se rapporte
indistinctement à toutes choses existantes, le voya-
geur philosophe remarque parfois des exemples spé-
claux qui peuvent mettre ce caractère mieux en
évidence que l’examen général des lois abstraites de
la nature.
Parmi ces exemples qui révèlent plus spéciale-
ment cette face heureuse du grand Être, nous pré-