AVERTISSEMENT.
Comme il a été dit dans l'Avertissement, en téte du Tome I de cette édi-
tion, page xxxiv, la Commission de publication des OEueres de Fermat a
décidé qu'un Volume spécial serait consacré à des traductions des Écrits et
Fragments latins de Fermat, de l’Inventum novum du P. de Billy, enfin du
Commercium epistolicum de Wallis.
Si j'ai accepté la tâche ainsi déterminée, il ne m’en sera pas moins permis,
je l’espère, de réclamer d’autant plus l’indulgence pour mon travail, que
j'aurais désiré personnellement, pour une traduction des Écrits de Fermat, la
publication en regard du texte. J'estimais, en effet, que, dans ces conditions,
il eût été plus aisé de faire une œuvre plus utile et moins sujette à critique.
Une traduction d’un auteur mathématique peut être faite de deux façons,
très différentes l’une de l’autre : ou bien elle sera rigoureusement conforme à
la lettre et aux notations du texte, en sorte qu’elle puisse, au point de vue
historique, le remplacer absolument pour ceux qui ignorent la langue origi-
naire; ou bien elle reproduira seulement, avec toute la fidélité possible,
l’ordre des idées de l’auteur, mais en transcrivant ses notations et ses expres-
sions techniques d’après le système courant; elle servira alors plus utilement
Je mathématicien qui ne s’attache qu'au fond du raisonnement, sans se pré-
occuper de la forme des symboles.
Le premier mode est naturellement le seul auquel on puisse penser quand
il s’agit d’un auteur contemporain; il n’exige d’ailleurs, de la part du traduc-
teur, qu'une connaissance suffisante de la langue de cet auteur: il est done de
beaucoup le plus facile à suivre. Au contraire, si l'auteur à traduire est ancien
ou déjà assez éloigné de nous pour que son systéme de notations soit essen-
tiellement différent du nótre, le second mode doit, en principe, étre préféré.
S'il s'agit, en effet, du point de vue historique, aucune traduction ne peut,
quoi qu'on fasse, équivaloir au texte, quand il est l’œuvre d’un génie vérita-
blement créateur, tel que ceux qui méritent d’être traduits. Car il n’y a pas à