Full text: Traductions (Tome 3)

AVERTISSEMENT. 
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XX), pour reproduire le billet autographe de Fermat conservé dans le Vo- 
lume 193 de la Bibliothéque de la Ville de Toulouse, je m'étais servi du 
texte déjà publié par Libri, en prenant soin de le faire collationner sur l'ori- 
ginal; cette précaution, on le verra, était insuffisante. D'autre part, sur la foi 
de M. Charles Henry qui affirmait (*) l’identité des écritures d’après un fac- 
simile que lui avait adressé le bibliothécaire de Toulouse et non, il est vrai, 
d'aprés l'original, j'ai indiqué Carcavi comme ayant écrit la note au bas du 
billet, comme étant par conséquent le destinataire. J'ai méme, dans cette 
hypothése, essayé d'expliquer l'éloge hyperbolique dont Fermat a gratifié ce 
destinataire, en lui offrant les Massimi Sistemi de Galilée. 
Des doutes m’étant survenus à ce sujet en raison de la nature des rela- 
tions entre Galilée et Carcavi (?), j'ai demandé et obtenu la communication 
du Volume de Toulouse, et j'ai tout d'abord reconnu que le texte de Fermat 
n'avait pas été exactement reproduit. En dehors des différences orthogra- 
phiques, il y en a une autre assez importante (parce qu’elle prouve une sin- 
gulière intimité entre Fermat et celui auquel il s'adresse); la véritable lec- 
ture est indiquée en italique dans le texte nouveau que je donne ci-après : 
« Peust estre croirés uous que pour me mettre en reputation et per purgar, 
» comme on dit, la mala fama, ie pretens m'eriger en donneur de liures. Vous 
» en croirés ce qu'il uous plairra, mais si c'estoit par hasard uostre pensée, 
» asseurés uous, mon cher, que uous n'aués pas touché au but. Ie ne songe 
» en uous offrant les dialogues Italiens du systeme de Galilée qu'a faire une 
» action de iustice, et a uous rendre maistre de l'ouurage d'un autheur qui 
» ne passeroit, s'il uiuoit, que pour uostre disciple. Receués, donc, ce pre- 
» Sent, comme uous estant deu, et ne me considerés point en ce rencontre 
» comme un adroit negotiateur mais comme un bon iuge, qui rejette comme 
» une tentation lidée de uostre grande et fameuse bibliotheque et ne se 
» souuient que de la passion qu'il a d'estre tout à uous. » 
Suit, d'une écriture inconnue, la note : 
« Ce billet est de Monsieur de fermat coer au parlemant qui ma fait presant 
» de ce liure. » 
(!) Recherches sur les manuscrits de Pıerre de Fermat, page 10. 
(?) Avant même de quitter Toulouse, Carcavi avait formé le projet de donner une édi- 
tion des Œuvres de Galilée, et il a entretenu, dans ce but, avee ce dernier, une Corres- 
pondance qu'il a poursuivie étant à Paris. Il est dès lors presque certain qu’il a possédé 
de bonne heure le Dialogue des Massimi Sistemi et que Fermat ne l'ignorait pas; d'autre 
part, l'éloge hyperbolique, adressé à un éditeur ou traducteur. aurait été une maladresse 
Fenmar. — 111.
	        
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