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(EUVRES DE FERMAT. — TRADUCTIONS.
et rendre en méme temps office à ces deux grands hommes (Galilée et
Gassendi) et donner du secours à la vérité, je démontre, par la voie
légitime et selon la manière d’Archimède, que si la proposition du
jésuite étoit vraie, le mouvement se feroit en un instant, et qu'ainsi
Galilée a eu raison de dire que cette proposition produiroit par consé-
quence le mouvement instantané, quoiqu'en effet il n'ait pas démon-
tré la vérité de cette conséquence; ce que j'ai fait dans mon écrit, que
j'envoyai à feu M. Gassendi pendant sa vie et dont M. Carcavi (que
vous trouverez logé à l’hôtel de Liancourt, rue de Seine, au faubourg
Saint-Germain) garda la copie ('). Si vous avez la curiosité de la voir,
je ne doute pas qu’il vous la communique, dès que vous lui ferez voir
ma lettre. Mon écrit finissoit par ces mots : Hujus uaque unice demon-
strationis beneficio tot et tanta preclarorum virorum volumina aut refel-
lentur aut inutilia et superflua efficientur.
LETTRE XIII.
Viconre Brouncker A Joun WaALLIS.
La presente lettre, Clarissime professeur, n’a pour objet que de
vous informer que le papier de Fermat ci-inelus m'a été apporté par
M. White, hier aprés-midi, pour que je vous le fasse parvenir; il
l'avait oublié en envoyant les autres. Il demande au reste qu'on lui
rende et ce papier et les autres. Il me reste à vous prier de continuer
votre amitié à
Votre très fidèle et très respectueux,
BROUNCKER.
6/16 octobre 1657.
(1) Il s’agit du ne 62 de la Correspondance de Fermat. Si l'on rapproche de ce pas-
sage la lettre de Gassendi à Monsieur de ***, qui a été reproduite tome IL, page 267,
note 1, il devient clair que c'est à Carcavi que fut adressée cette lettre, et que si ce der-
nier communiqua l'original de Fermat à Gassendi, il se le fit remettre. La copie que
Gassendi s'en fit faire et sur laquelle la lettre a été publiée en premier lieu existe d'ail-
leurs dans le manuscrit de la Bibliothèque Nationale, latin nouv. acq. 1637, f° 261. Elle
porte, sous forme de note, l'adresse « De la Poterie, chez Monsieur de Montmor », qui
est celle d'un commensal et quasi-seerétaire de Gassendi.
Il semble que Fermat n'avait pas conservé de minute et qu'il cite de mémoire (assez
inexactement quant à la forme, ce qui se comprend dès lors) la dernière phrase de son écrit.