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Quant à ce qu’il dit concernant vous-même, je ne pense pas que
cela mérite la moindre réplique. Le lecteur sera sans doute pleinement
satisfait par ce que vous avez déjà dit.
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(EUVRES DE FERMAT. — TRADUCTIONS.
LETTRE XXXV.
KEneLM DIiGBY A VICOMTE BROUNCKER.
Mylord, j’ai recu il y a deux jours la lettre que votre Seigneurie a
bien voulu m'écrire le 13 mars, et, en méme temps, deux autres du
docteur Wallis à moi, et une du méme à votre Seigneurie. Je vous fais
mes tres humbles et trés sinceres remerciments pour la vótre, que j'ai
reçue avec un excès d’allégresse, de joie et de respect; en premier
lieu, pour votre excessive civilité et bienveillance à mon égard; en-
suite, pour votre noble et savante réponse à la requête de M. Frenicle.
Maintenant, ni lui, ni M. Fermat n'auront plus à chicaner ni votre Sei-
gneurie, ni le docteur Wallis; j'écris, à ce dernier, longuement (eu
égard à la difficulté que j'éprouve maintenant pour écrire beaucoup),
et je prends la liberté de vous demander de bien vouloir lui faire
remettre ma lettre, que je laisse ouverte, pour que vous puissiez y
jeter les yeux à votre fantaisie.
Mais surtout, Mylord, je vous félicite de tout cœur pour l’heureuse
étoile qui a présidé à votre naissance, et qui, dans une qualité et un
rang si élevés, vous a gratifié aussi d’une part si excellente d’intelli-
gence que vous pouvez être justement envié par les plus éminents de
ceux qui font leur tàche de l'étude et de la Science. Ma lettre ci-jointe
pourra faire connaitre à votre Seigneurie avec quel retard j'ai recu la
dernière lettre du docteur Wallis. Si vous voyez le D* F., je vous prie
de lui reprocher la précaution hors de propos qui lui a fait garder si
longtemps cette lettre. Si je n'étais pas tout à fait épuisé (tant je suis
débile maintenant) par ma lettre au D" Wallis, votre Seigneurie ne
serait pas si facilement délivrée à cette fois de l’embarras que je lui
cause: mais la raison que je viens de dire m’empêche de poursuivre