COMMERCIUM DE WALLIS.
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celle de tout le monde une pleine et entière déférence. Quoique, depuis
que j'ai reçu ces lettres, je n'aie eu que le temps de les parcourir
rapidement, tandis que de tels morceaux ont besoin d'étre examinés
sérieusement et à loisir (spécialement pour un joueur aussi faible que
moi dans ces parties), je vois assez la lumière qui y éclate pour la sa-
luer comme un Soleil, non pas à son lever, mais à son midi en culmi-
nation, au plus haut point du zénith. J'ai la confiance que ces derniers
écrits ne susciteront plus de chicanes contre eux: Je vais tout aussitôt
m'empresser de les envoyer à M. Fermat et à M. Frenicle, et je vous
transmettrai de méme immédiatement ce qu'ils m'en diront.
Votre précédente lettre, celle qui est restée si longtemps dans les
mains du Docteur F., a été envoyée par le dernier courrier à M. Fre-
nicle, qui est dans cette ville, mais que mon indisposition ne me
permet pas d'aller voir moi-méme. Il m'a répondu un mot par mon
homme, me disant qu'il écrirait à cette occasion quelque chose que
j'aurais aujourd'hui avant le départ de la poste pour Londres. Je vais
garder mon paquet ouvert jusqu'au dernier moment, qui n'est pas
bien éloigné, et si quelque papier me vient de M. Frenicle, je le com-
prendrai dans l'envoi.
Je vous fais donc mes trés humbles et sincéres remerciments pour
la belle démonstration que vous avez bten voulu m'envoyer. En vérité,
elle m'a infiniment plu et je suis sür qu'elle plaira de méme à tous
ceux qui la verront. Je vous aurais demandé la permission de la rendre
publici juris en la faisant imprimer, mais le post-scriptum de votre lettre
du 15 mars me fait connaitre que vous avez l'intention de publier ce
qui s'est passé entre vous et ces Messieurs, par mon entremise; si vous
le faites, j'espere et désire très vivement que cette excellente produc-
tion de votre seul cerveau trouve là une place, qui sera certes plus
belle et honorable si elle est accompagnée de plusieurs sœurs du
même père et assistée d’un cortège venant des familles des deux plus
riches seigneurs de cette nation en ce genre de trésors, que si elle se
présentait toute seule sans compagnie ni entourage. Quant à ce que
vous avez bien voulu me demander très civilement et très obligeam-