COMMERCIUM DE WALLIS.
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LETTRE XXVIII.
FRENICLE 4 Kenerm DrGey.
Je m’6tais proposé, très illustre et très honoré Seigneur, de ne plus
rien écrire à propos de ces disputes qui me sont fastidieuses et aux-
quelles je répugne grandement; cependant, cette fois'encore, J'ai cru
devoir vous adresser quelques remarques pour vous faire comprendre
que le clarissime Wallis, dont je connaissais déjà la science, me fournit
surtout un sujet d'étonnement, quand je vois qu’un homme aussi péné-
trant a pu s'oublier assez lui-méme pour donner des solutions telles
que celles qu'on lit dans sa lettre du 21 novembre of qu'il soutient
encore comme légitimes, I] n'a pas d'ailleurs à me reprocher de ne
pas avoir d'estime pour lui ou pour ses Œuvres; il en est tout autre-
ment; mais si j'ai eu de lui une opinion autre que celle qu'il méritait,
qu'il s’en accuse lui-même; car c’est bien lui qui avait été la cause
de cette fausse appréciation, en présentant comme choses sérieuses
de vraies plaisanteries, s’il m'est permis de le dire. Sans doute il
n'avait pas voulu appliquer sérieusement son esprit sur ces matières:
car, à voir ses dernieres solutions et sa dernière lettre, ie le reconnais
comme très habile et très perspicace, quoique trop attaché à défendre
les opinions qu’il a une fois émises; il ne réfléchit pas combien il est
habituel aux hommes de se tromper et combien il est honnéte et
louable de reconnaitre son erreur et de s'abstenir d'un entétement
hors de saison.
Qu'il n'estime pas non plus que j'aie prétendu triompher de lui ou
lui faire quelque insulte; mais ma réponse à sa lettre était bien en
rapport avec celle-ci; aussi suis-je prét à lui donnor satisfaction pour
tout ce que renferment les deux épitres dont il se plaint et à montrer
qu'elles ne contiennent rien qui ne s'appuie sur des raisons qu'il faille
admettre, rien qui ne réponde justement à sa lettre précitée du 21 no-
vembre. Il n'a pas à m'objecter que j'ai dà avoir une fausse opinion de
\ FERMAT. — 111.