Full text: Essai sur la philosophie des sciences, ou exposition analytique d'une classification naturelle de toutes les connaissances humaines (2. partie)

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harmonie , comme il est des oreilles pour les= 
quelles la musique n’est qu’un vain bruit; mais 
c'est une erreur de croire que l’étude des scien- 
ces émousse le sentiment de la poésie; bien 
plus, elles ont, quand elles atteignent certaines 
hauteurs, une naturelle affinité pour elle; et ce 
n’est pas sans avoir entrevu cette vérité, que le 
grand poète de Rome a dit : « Heureux celui 
qui peut connaître la cause des choses ! » 
Notre temps présent, qui a été jadis de l’a- 
venir, deviendra à son tour du passé ; et il ar- 
rivera une époque où toute notre science parai- 
tra petite. Ce que Sénèque a dit de son siècle , 
nous pouvons le répéter pour le nôtre: la pos- 
térité s’étonnera que nous ayons ignoré tant de 
choses. Le bruit des renommées ira en s’affai- 
blissant par la distance du temps, comme le 
son baisse et s’amortit par la distance de l’es- 
pace. Nos volumes, tout gressis par la science 
contemporaine , se réduiront à quelques lignes 
durables qui iront former le fond des livres 
nouveaux. Mais dans ces livres, à quelque 
degré de perfection qu'ils arrivent, quelque 
loin que soient portées les connaissances qu’ils 
renfermeront sur la nature, quelque élémen-
	        
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