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M. Ampère , qu’il est permis de nommer tout à
$ côté d’eux, tant pour la portée de toutes les
E idées que pour la grandeur particulière d'un
T résultat. Chez ces autres hommes éminens que
& j'ai cités, une volonté foide et supérieure diri-
? geait la recherche, l’arrêtait à temps, l’appesan-
tissait sur des points médités , et, conime il ar-
5 rivait trop souvent, la suspendait pour se dé-
tourrier à des emplois moindres.Chez M. Ampère
l’idée même était maîtresse. Sa brusque inva-
sion, son accroissement irrésistible, le besoin
de la saisir, de la presser dans tous ses enchaî-
? nemens, de l’approfondir en tous ses points,
c entraînaient'ce cerveau puissant auquel la vo«
} lonté ñe mettait plus aucun frein. Son exemple,
S c’est le triomphe , le surcroît , si l'on veut, et
5 l’indiscrétion de l’idée savante ; et tout se con-
7 fisque alors en elle et s’y coordonne ou s’y con-
5 fond. L’imagination , l’art ingénieux et compli-
“ qué, laruse des moyens, l’ardeur même de cœur,
; ÿ passent et l’augmentent. Quand une idée pos-
s sède cet esprit inventeur, il n’entend plus à
q rien autre chose, et il va au bout dans tous les
sens de cette idée comme après une proie , ou
plutôt elle va au bout en lui se conduisant elle-
même, et c’est lui qui est la proie: Si M. Am-
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