278 LE BOMBARDIER FRANÇOIS
pied ou 144. pouces de bafe, pefe environ 2232. livres, fi la furface de
ce dernier étoit de 144. pouces , elle foutiendroit donc un effort de
2232. livres: mais ayant un pied de diametre, elle fera de 452 pou-
ces, ainfi l’air du dedans fera un effort de 7006. livres contre la fur-
Face concave , car il y aura même raifon‘ de 144. pouces à la furface
du globe , que de 2232. livres à l’effort que fera l’air renfermé. Si
lon confidere aufli un pied cubique creux , contenant une quantité
d’air égale à fon volume , celui-ci étant encore en équilibre par fon
reffort avec l’athmofphere , chaque face d’un pied quarré foutiendra
un poids de 223 2. livres, par confequent les fix enfemble en foutien-
dront un de 13392. livres , qui eft l’éffort total que l’air du dedans
fera pour fe dilater. ,
Enfin fi l’on fuppofe un cylindre creux , bien fermé de toutes parts,
dont le diametre de la bafe foit d’un pied , - & la hauteur -auffi d’un
pied, l’air du dedans étant toujours en équilibre par fon reffort avec
celui du dehors y il y aura même raifon du quarré du diametre d’un
pied à la fuperficie du cercle, que de 2232. livres à l'effort que fou-
tiendra chaque cercle , qui fe trouve de 1753. ainfi l’on voit qu’en
général l’on trouvera toujours l’effort que fait lair renfermé , contre
la furface interieure d’un corps, ou contre une de fes parties, en
confiderant que cet effort eft égal au poids d’une colomne d’air , qui
auroit pour bafe toute la furface, ou une de fes parties, & pour hau-
teur celle de l’athmofphere. - [ n
Nous fervant encore du globe d’un pied dé diametre , fi Pair qui
s’y trouve renfermé étoit rarefié jufqu’à pouvoir occuper un volume
quatre mille fois plus grand que le fien , fa force élaftique feroit capa-
ble d’un effort quatre mille fois plus grand que celui qu’il fait lorf-
qu’il eft en équilibre avec l’air exterieur. Or la rarefaction étant la
caufe de la force que le reflort de l’air peut acquerir, il s’enfuit qu’on
connoîtra cette force , quand on pourra mefurer la rarefaétion, j’en-
tends quand on pourra connoître de combien elle eft au-deflus de
l’air que nous refpirons. Mais comme nous ne confiderons ici la ra-
refattion, que par rapport à la Poudre dont la force ne confifte que
dans la vertu de rarefier l’air avec lequel elle eft meflée , comme nous
Pavons déja dit; il ne s’agit donc pour la'connoître , que de favoir
combien elle peut le rarefier , & c’eft ce que l’on n’ignore pas abfo-
lument, puifque fuivant les experiences de M. Armmontons , & celles
que j'ai faites moi-même , une certaine quantité de Poudre enflam-
mée, augmente fon volume de quatre mille fois , lorfqu’elle È la
iber-