Full text: Le Bombardier François, Ou Nouvelle Méthode De Jetter Les Bombes Avec Précision

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Le BOMBARDIER FRANÇOIS 291 
plutôt brûlé que le cone, parce qu’il y aura moins de grains de pou 
dre qui commenceront à s’enflammer dans le cone, que dans le cy- 
lindre, & que d’ailleurs le chemin du feu fera plus grand pour par- 
venir à la bafe du cone, qu’à celle du cylindre; ainfi dans la cham- 
bre conique, quoique la lumiere ne foit point tout à fait à l’extremi- 
ré du cone tronqué vers la culaffe, 1l n’y a pas de doute que la pou- 
dre ne mette plus de tems à s’enflammer, que la même quantité ne 
feroit dans une chambre cylindrique, par confequent l’eflet n’en foit 
beaucoup moindre, puilqu’il doit arriver à l'égard de ces deux cham- 
bres differentes, ce que nous venons de remarquer dans le cone & 
dans le cylindre. 
Je pourrois rapporter bien d’autres cas où l’on s’eft trompé en 
croyant mieux faire, faute dé s’être mis en peine de {avoir comme 
la poudre s’enflammoit ; car il ne faut pas penfer qu’on puifle jamais 
raifonner juite fur les effets qu’elle produit dans les armes à feu, ni 
l’art de jetter les bombes, ‘qu’on n’en ait quelque connoiffance. En 
effet, depuis que je m’y fuis appliqué, j'ai apperçû la raifon de quan- 
tité de chofes, que j’avois peine à comprendre auparavant. En cal- 
culant en 1725. la Table qui fait le principal objet de ce livre, je fis 
des épreuves pendant plufieurs jours , qui réuffirent affez bien dans 
de certains tems; les bombes allant tomber à peu près à la diftance 
où je voulois qu’elles allatent : mais ce quime furprit fort, ce fut de 
voir que les bombes que je tirois fur le foir après le foleil couché, al- 
loient beaucoup au-delà de la diftance où elles devoient tomber : les 
Bombardiers dirent que cela venoit de ce que le mortier étant plus é- 
chauffé à caufe qu’on avoit beaucoup tiré, la poudre en avoit plus de 
force; dans d’autres tems où le ciel étoit chargé de vapeurs, les am- 
plitudes devenoient encore plus @yandes; quelques jours après, s’il 
avoit fait un foleil ardent, elles devenoient plus courtes, & quelque- 
fois approchoient davantage des premieres portées : fi je tirois le ma- 
tin dans le tems de la fraicheur , les bombes alloient plus loin que 
dans tout refte de la journée. J'ai confideré depuis que les efforts de 
la poudre devant fuivre les difpofitions où fe trouvoit l’air le foir & 
le matin, il devoit être plus condenté que pendant le jour, & enco- 
re plus quand il étoit chargé de vapeurs; qu’ayant acquis par-là une 
plus grande force de reffort, la poudre devoit chaffer plus loin, & 
qu’au contraire quand il avoit été fort dilaté par la chaleur, fa force 
élaftique étoit moindre. Je ne fuis plus étonné préfentement, quand 
on éprouve des poudres d’une même pprique pour les envoyer dans 
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