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Le BOMBARDIER FRANÇOIS. 259
que la fufée foit à moitié pleine , obfervant de frapper un peu plus
ort , à mefure que la fufée s’emplit. On fe fert enfuite de la fecon:
de baguette, 8 augmentant à chaque fois d’un coup y on fait enfot-
te que la derniére fois qu’on met de la compofition , on puifle en
frapper douze. La fufée étant chargée avec ces précautions , on là
garnit par les deux bouts, pour cela on fait fondre une démi-livre de
cire jaune avec un demi quarteron de vieux oing ou de fuif , dont
on fait une efpece d’onguent pour coëffer les fuiées ; crainte que l«
compofition n’en forte ; & quand on veut s’en fervir , on a foin de
dégarnir le petit bout de la fufée, & même de la couper en fifdet
avant de la mettre dans la Bombe , & l’on ne décoëffe le gros bout
que lorfqu’elle eft ‘dans le mortier , ce qu’on appelle grater la fufée
avant d’y mettre le feu. {
_ On fait une épreuve fur trois ou quatre fufées que l’on fait brûlet
à la main, pour voir fi la compofition eft trop vive ou trop lente, à
quoi on remedie en augmentant du foufre pour la rallentir , & du
charbon pour lui donner plus de vivacité. Pendant que la compofition
brûle, on compte un nombre. de comptes, c’eft-à-dire depuis 1 jufqu’à
90 ou 100, 0bfervant pendant ce tems fi elle ne crache pas, c’eft-à-
dire fi elle brûle également; & fi l'on n’entend point un changement,
comme de petits coups , ce qui feroit voir qu’elle n’auroit point été
bien battue ni ferrée également, après quoi on continuera à en char-
ger la quantité dont l’on croira avoir befoin. Bi [ [
Les Fufées à grenades fe chargent avec les mêmes précautions; mais
pendant qu’on fait l’épreuve dela compofition, on ne doit compter que
25 à 30 comptes au plus. Ces fufées fe coëffent de même que celles
des bombes, mais on a attention de la godronner lorfqu'elle eft dans
la grenade, en la faifant tremper dans le godron fondu , de facon que
l’œil de la grenade foit bien recouvert, pour que les Grenadiers le
puiflent jetter fans aucun rifque; avec cette précaution la compofition
ne fc gâte jamais, à moins que le bois ne pourrifle, & on en peut con-
{erver de chargées un tems confiderable. :
Lorfqu’on veut tirer des bombes à une petite diftance, & qu’on n’a
pas de fufées plus courtes que les precedentes, on y met le feu un peu
auparavant de la faire partir, & on la laiffe filer un certain nombre de
comptes felon qu’on le juge à propos.
Maniere de faire les Etoupilles.
Pour. faire les Etoupilles, on prend trois fils de meche de coton cu
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