so LE BOMBARDIER FRANÇOIS
l’on aura eù foin de faire hacher , le tout bien incorporé’ enfemble ;
en le remuant de tems en tems avec l’efpatule de fer, & en ôter avec
l’écumoire les corps eftrangers; on retire cette chaudiere de deffus le
feu, pour la porter la plus chaude qu’il fe pourra auprès d’une autre
chaudiere de fer , que l’on aura fait enterrer de façon qu’il y ait un
glacis autour d’environ 6. pouces, pour que la compofition que l’on
verfc doucement dans cette feconde chaudiere ne s’écarte pas. Il fau:
dra échaufer la chaudiere enterrée avec un peu de braife ; de façon
qu’on la puifle toucher de la main , & la bien nettoyer avec un fac
à terre pour qu’il n’y refte point de feu : après quoi on y verfe la com-
pofition , fur laquelle on jette peu à peu les trente livres de poudre, en
faiant remuer toujours avec. deux efpatules ou pelles de fer rondes.
Cette poudre bien mélée avec la compofition,on y met l’eftoupe par
petits morceaux , faifant toujours remuer à force de bras pour qu'elle
s’imbibe parfaitement , après quoi on formera la balle à feu : pour
cela’on nouë les quatre-cordes enfemble dans leur milieu , ce qui for-
me huit montans; on pofe le culot du fac fur le nœud ; on met dans
le fond environ un tiers de la compofition , fur laquelle on pofe deux
grenades, chargées la fufée en bas; on couvre les deux grenades d’un
autre tiers de compofition , fur laquelle l’on met encore deux grenades
que l’on couvrira d’un autre tiers de compofition , on lie enfuite le fac
avec une ficelle par le haut, à 18 pouces ou environ de longueur, puis
on raflemble les huit montans que l’on lie au-deffus du fac avec une
autre ficelle; obfervant que le fac foit toujours bien droit & bien à
plomb deffus fon culot , que les montans foient également diftans les
uns des autres le long du fac : ces précautions prifes l’on cordelle la
balle à feu, formant le culot comme celui d’un panier ; on continue
jufqu’à moitié de la hauteur de la balle, obfervant detirer bien les mon-
tans à mefure que l’on monte les travers qui doivent être diftans de
deux pouces les uns des autres: on lie les montans à demeure avec de
la ficelle, & on continue de cordeller jufqu’au haut,‘ ferrant les mon-
tans également fort, afin qu’ils reftent droits autant qu’il fe pourra &
bien partagez. Cette balle à feu , qui doit avoir laforme d’un œuf, étant
faite, on fait un anneau avec le refte des montans , on les lie avec de
Ja ficelle pour pouvoir y pafler un levier pour la tremper-dansune chau-
diere où eft pareille compofition que celle destourteaux pour la godron-:
ner detoutes parts, après quoi on la met dans l’eau pôur la refroidir;
on perce enfuite deux trous auprès de l’anncau , avec une cheville de
bois d'environ un pouce de diametre, de 5 à 6 pouces de profondeur,
ob-