518 LE BOMBARDIER FRANÇOIS,
preffera entre les mains , pour en exprimer la plus grande partie de
Peau ; & quand il n’égoûtera plus du tout , on l’eftendra fur une
planche: on le mettra enfuite fecher au {oleil ; après quoi on le rou-
lera en peloton , pour s’en fervir au befoin , comme nous le dirons
ci-après. ;
Le coton en feuille , pareil à celui dont on fe fert pour picquer, fe
met dans la même mixtion de poudre & d’eau, où étant bien imbibé,
on en exprime avec les mains le plus liquide, & on l’étend au foleil
fur une planche. Il e& bon de jetter un peu de poudre fur ce coton
tandis qu’il fera frais , cela rend la communication du feu bien plus
fubtile : ces feuilles de côton fe voyent en la figure 4€ Quand on pré-
pare ce coton, il en faut faire un peu plus que l’on ne croit avoir be-
foin; parce que, outre qu’il eft effentiel , c’eft l'ouvrage le plus fale
de tous ceux dont je parlerai dans la fuite. :
Outre les chofes ci-deflus, 1l faut que ceux qui voudront faire des
artifices, faffent provifion d’eftoupes de chanvre, d’efprit de vin, de
camphre , d’eau-de-vie, de limaille de fer, de gomme arabique, de fuif,
de poix noire, de poix blanche, de fil de fer qu’il faut toujours recui-
re en le faifant rougir au feu, cela l’empéchant de caffer; de cordes
faites du meilleur chanvre, qui ayent 1, 2 & 3 lignes de diametre,
de colle forte, & de toile d’emballage. {
Voilà les principales chofes qui entrent dans la formation des diffe-
rentes pieces d’artifice que j’enfeignerai dans ce traité : je ferai des re-
flexions fur leurs qualitez , dans les endroits où je donnerai la manie-
re de les employer ; & je tâcherai de ne rien omettre.
Jai borné ce chapitre aux matieres dont les artifices font com-
pofez , parce qu’il m’a femblé que les moules, & les inftrumens dont
on doit fe fervir , ayant des proportions fixées par l’experience , il
vaut mieux les détailler dans les endroits où je donnerai la maniere
de s’en {ervir.
CH4A-