342 LE BOMBARDIER FRANÇOIS, {
une ligne au-deffus de la pointe; & l’autre pour le maffif de la fufée ;
qui s'étend depuis une ligne au-deffus de la pointe jufqu’au bout de
la cartouche; ainfi on appelle la premiere compofition , compofition
du corps, & la feconde,compofition du maftfif. {
Maniere de faire la compofition pour. charger les Fufées volantes.
Quoique l’experience d’une très-grande quantité de fufées volantes
ait juftifié les compofitions fuivantes , cependant on ne peut pas aflürer
qu’elles foient infaillibles ; la difference des qualitez de falpêtre, de fou-
fre & de charbon, apportant des variations confiderables: ainfi quand
on aura fait remplir des fufées avec les compofitions que je vais don-
ner, il les faudra attacher à des baguettes, &les tirer , afin que fi elles
ne partent que lentement, on ajoûte de la poudre à la compofition,
ou quefi elles viennent à crever, on la diminue,
Pour donc faire la compofition du corps des fufées volantes, on
prend une livre de falpêtre, 4 onces de foufre,. 6 onces de charbon,
& 2 ou 3 onces de poudre; on broye bien ces chofes enfemble avec
la pomelle,& on les mêle parfaitement, puis on les met dans une ga-
melle de bois, pour s’en fervir à charger, comme on verra ci-après.
Quelquefois on rencontre du falpètre fi bon, qu’il ne faut point de
poudre du tout ; ‘ainfi on fera bien d’éprouver fi les fufées montent
avec vigueur dès qu’on y aura mis le feu, auquel cas elles feront bon-
nes fans aucune poudre dans la compofition du corps. 4
On fait la compofition+ du maflif, en prenant une livre de falpêtre,
4 onces de foufre, 6 onces de charbon , & une livre de poudre, c’ett-
à-dire , qu’il faudra ajoûter une livre de poudre à la compofition du
corps ; ces matieres ayant été bien broyées & mélangées enfemble , fe-
ront mifes dans un vaiffeau de bois.
Pour charger les cartouches, on les met dans le moule auquel on les
a ajuftées, & on fait entrer la pointe dedans, en obfervant qu’il faut
difpofer la culotte fous le moule, de façon que cette pointe foit abfo-
lument au milieu de la cartouche ; puifque l’expérience fait voir que fi
elle penchoit de côté ou’ d’autre , cela rendroit la fufée défe‘tueuf :
cela fait, on pofe le tout fur un bloc bien folidement arrefté fur là
terre, puis on met dans la cartouche autant de compofition qu’on peut
en prendre avec une carte à jouer : alors on fe fert de la plus grande
baguette , qu’on met dans la cartouche après avoir frappé quelques
coups contre le moule avec le battoir, pour faire tomber la compofition
au