LE BOMBARDIER FRANÇOIS. 347 
fuiée ; & étant parvenue au point ; que fans le déchiret, on peut la cou- 
cher dans le canal de la feconde jante, on l’attache incontinent au deffüs 
de l’étranglement ,qu’on fentira aifément à travers le papier ;.alors on 
liera la premiere fufée à un pouce & demi près de fon autre bout : on 
continuera cette ‘manœuvre jufqu’à ce que tout le contour de la rouë 
foit garni, & on obfervera à la derniere fufée, qui fera toujours un pe- 
tard , de faire paffer le carton qu’on a laiffé libre en commençant à 
charger la rouë fur fon extrémité, par la raifon que j'ai dite. 
Quand toutes les fufées feront ainfi attachées, on collera du papier 
deflus, afin qu’on ne voye rien de.ce' qui eft autour de la rouë ; puis, 
{i l'on veut', on lui donnera uñe couleur telle qu’il conviendra pour 
l'endroit où on'veut la placer. - 
_ Il faut obferver de-charger les rouës par paires , c’eft-à-dire, qu’il 
faut placer les fufées de chaque couple , de façon que les girandoles 
tournent en fens contraire: on met toujours le petit bout du moyeu du 
côté que l’ellieu elt arrefté, & on met une broche de fer en forme 
d’efle, pour empêcher qu’en tournant elle ne vienne à tomber; là fi 
gure 8.° reprefente l’effiïeu. On donne le feu à ces rouës avec une lan- 
ce à feu, en touchant la premiere de leurs fufées dont: le bout amorcé 
paroit. | : 
Maniere de faire les Courantins ou fufées de corde, { 
Les Courantins font des fufées volantes de la feconde. efpece , que 
l’on fait courir le long d’une corde pour commencer à porter le feu à 
un feu d’artifice ,auquel on veut le faire donner par quelque perfonne 
de diftinétion fans fortir de fon appartement. 
- Pour cela on attache une corde à l’endroit du feu d'artifice par où 
on ‘veut commencer, & l’autre bout tient à la fenêtre de la chambre de 
la perfonne qui doit allumer le courantin.. : 
Le courantin fe fait ordinairement de trois fufées de l’efpece fufdite, 
remplies jufqu’au bout, à deux defquelles on roule du papier comme 
aux fufées pour les rouës; on les attache à un cylindre de bois plus long 
de 6 pouces que les fufées, lequel aun trou au milieu un peu plus gros 
que la corde qui doit y paffer. { { 
On placeles fufées au milieu de ce cylindre, mais on laifte déborder 
un morceau de carton d’environ la longueur d’un pied à chaque bout, 
crainte que le'feu ne brûle Ia corde en courant, & ne faite par-là man- 
quer le courantin. . 2 LL [ ; 
Quand la premiere fufée eft attachée à fes deux bouts, on fait entrer 
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anche VI,