362 LE BOMBARDIER FRANÇOIS, 
CHAPITRE VIL 
Qui donne la maniere de compofèr un Feu d'Artifice avec des. 
piéces dont on a enfeigné la conftruttion. 
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’EsT la dépenfe que l’on veut faire qui décide de Ja grandeur. des 
C Feux d’Artifice; & le fujet de la fête qu’on veut célébrer, fait 
inventer ordinairement la figure des théatres fur: lefquels on en pofe 
les différentes parties; ainfi 11 n’eft guêre poffible de preferire des re= 
gles certaines, par lefquelles on puifle fe conduire: nous dirons cepen- 
dant en general , que l’on drefle pour l’ordinaire des théatres d’une fi- 
gure oltogone ou quarrée , de 12 pieds de hauteur, avec un, balcon 
orné de baluftrades qui regnent tout autour ; on peint des morceaux 
d’architeŒture fur chaque côté de ce théatre, & on y fait des portiques, 
des colonnes, des corniches, des frifes & des entablements 
On éleve au milieu de ce théatre, au-deflus de fon plancher, une 
pyramide quarrée ou de fix côtez , à laquelle on donne 20 pieds de 
hauteur , & on la termine par une Tgure de carton qu’on peint, la- 
quelle repréfente pour l’ordinaire la Fortune , la Déefle Cerès , la Re- 
nommée, ou le dieu Bacchus aflis fur untonneau. 
Pour garnir cette machine d'artifices, de façon qu’elle faffe trois fpec- 
tacles différents , on garnit toute la pyramide de groffes lances à feu 
qu’on met dans des bras de bois , qui faillent comme ceux de cuivre 
ou d’argent que l’on voit aux cheminées un peu ornées, au bout def- 
quels il y a un binet de fer-blanc , capable de les recevoir comme fi 
c’étoit des chandelles. On fait paîler fur ces lances à feu une meche 
de communication qu'on attache fur le bout avec deux épingles, qu’on 
enfonce dans leur cartouche après qu’elles l’ont traverfé ; & il faut tou- 
jours commencer par le haut de la pyramide. 
On met fur la corniche qui termine le balcon , les globes, les pots à 
fleurs, & les pots à feu, obfervant de mettre une fontaine à chaque an- 
gle, à côté defquelles, de part & d’autre, on met des globes : l’intervalle 
de ces globes {e garni de pots à feu, qu’on met plus ou moins épais, 
fuivant la dépenfe qu’on veut faire. Il faut bien obferver de difpofer 
ces piéces de façon que leur feu tombe hors de. la machine , fur-tout 
les fontaines , ce qui fera aifé, fion leur donne un peu de direction ea 
Ce