LE BOMBARDIER FRANÇOIS. 41 
couvert de la ‘detni-lune du polygone’ de cette Ecole, un mortier 
pointé à 9 degrez au-deffus de la ligne horifontale & chargé à trois 
quarterons de poudre , a porté les bombes fur le glacis à. 2. 4. 6. 8. 
toifes du parapet du chemin couvert , d’où elles fe relevoient & al- 
loient plonger dans la branche entre les deux traverfes, & de-là dans 
la place d’armes rentrante-contre un petit réduit qu’on y avoit fait. 
L’on a pointé enfuite à 10 degrez avec la même charge, & après 
cinq à fix coupsrepetez de cette maniere, l’on a obfervé que les bom- 
bes tomboient dans la place d’armes faillante, d’où elles fe relevoient, 
& alloient plonger comme les précedentes dans la branche entre les 
deux traverfes, & de-là dans la place d’armes rentrante. Enfin on a 
pointé le mortier à 1 1 degrez , toujours avec la même charge, & après 
cinq à fix coups réiterez, on a obfervé que les bombes tomboient en- 
coré dans la branche entre les deux traverfes,, d’où elles fe relevoient, 
& alloient pafler par deffus le refte du chemin couvert ; ce qui a fait 
conclurre, que la maniere la plus avantageufe & la plus convenable de 
faire agir ce ricochet, étoit de menager la direction du mortier , de 
forte que les bombes puiffent tomber furla crète du chemin couvert, 
ou dans la place d’armes faillante , moyennant quoi elles faifoient tou- 
jours un grand effet. | 
On a éprouvé fi la fufée ne s’éteindroit point, foit par la chûte des 
bombes, ou frottement du ricochet en roulant ; pour cela on en a fait 
tirer plufieurs avec des fufées allumées , qui ont toutes réuffi , ayant 
été entierement confumées. { 
Pour connoître toutes les diftances où pouvoit aller ce ricochet, 
on a fait d’autres épreuves dans une plaine bien unie ; & fur les ob- 
fervations les plus exactes, on a dreflé la Table fuivante , dont VOICL 
l’explication. [ { 
La premiere colonne fur la gauche, marque la charge; la feconde, 
les degrez pour l’élevation du mortier ; la troifiéme , la chûte de la 
bombe , ou pour mieux dire, fa premiere parabole ; la quatriéme , le ri- 
cochet ou les differents bonds que la bombe fait , que l’on voit par la 
féparation des chiffres, quimontrent à quelle diftance les bonds fe font 
faits remarquant que les derniers nombres de cette colonne expriment 
de combien la bombe a roulé fans faire de bond ; la cinquiéme , les 
diftances ou portées des mortiers ; & la fixiéme ,la hauteur de la pre- 
miére chûte, ou la premiére parabole. 
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