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contenue particuliérement vers cet endroit. Il eft à
croire que ce furcroit de précaution n’a eu pour but
que d'empêcher le haut des piliers de s’écarter de
leur à plomb vers la retombée des voûtes , ainfi que
cela arrivoit affez fouvent, & qu'il eft facile de le
remarquer dans beaucoup de nefs gothiques: mais
comme cer écartement n’à pu être occafionné que
par l'eet naturel des joinrs‘des voufloirs, que les
Goths étoient dans l’habitude de tenir fort larges,
& qui, en fe refferant lors du déceintrement » per-
metrolent à la voûte d'agir un peu en déhors, il
s'enfuit que le fecond arc-boutant, ayanta peu-près
le même taffement que le premier, ne pouvoit ob-
vier à Cet inconvenient , & ne faifoit gueres qu’a-
joûter un nouveau poid fur le pilier. La nef de l'E-
glife de Notre-Dame de Paris offre un exemple de
deux arcs-boutans appliqués l’un au-deffus de l’autre
à la même voûte ; lefquels n’ont point empêché que
les piliers ne fe foient fenfiblement écartés,en-déhors
de leur à plomb à fa rerombée, ainfi qu’il et aifé
d'en juger.
Tout ce que nous venons de dire, fert à prouver
qu'unare-boutant, par fa cbnftitution, n’à qu'une
force repouffante , & n’ett fait que pour arc-bouter
une voûte, ou rejetter l'aftion de fa partie fupé-
rieure au-delà de fon fupport , par-deffus un vuide ,
vers un endroit opportun ; & en même tems pour
fe difpenfer de donner direCement au fupport en
queition le volume qu’il lui faudroir ; mais que,pour
remplir fon objet, il convient de le placer dans la
direction de la pouifée de la partie {upérieure d’une
voûte , de même que le fupport & le pilier-butant :
hors de cetre fonttion, il pourroit devenir préju-
diciable à une conftruâion. En effet , f on l'appli-
quoit contre un mur ifolé élevé d’à plomb à l’ordi-