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62 COURS
Après avoir rapporté le mot d’un Auteur François ;
que la modettie eft à nos autres vertus , ce qu'eft
l'ombre à un tableau, il ajoûte , que cette ombre
bien ménagée dans nos aétions fert à les relever ;
mais que, quand elle eft trop chargée , elle nous
couvre bien plus qu’elle ne nous fait paroître à
notre avantage. « Athénes ( Londres) dit-il, en vit
» un trifte exemple dans la perfonne de Neftor : nul
» homme de fon fiécle, ne füt plus habile dans fa
» profeffion , & n’en donna plus de preuves. S'il
» eût pofledé cette honnête hardieffe , cette con-
» fiance fi néceffaire pour fe produire, le public
» lui auroit rendu plus de juftice. Il fut un excel-
» lent Architete, & l'on peut dire qu’avant lui,
» onavoitignoré l’ufage des pouvoirs méchaniques.
» Il porta les chofes à ce point de perfeion qu’il
» favoit, à un atome près, le dégré précis de pro-
» portion qu'il doit y avoir entre les fondements
» & le corps d’un Edifice : fa fcience & fon exa@i-
» tudeà cet égard alloient au prodige. Il en fit l’effai
» dans un bâtiment ( S, Paul) où il fe propofa
» de Joindre la plus grande magnificence à la plus
» grande folidité : il y obferva les loix de la mé-
» canique avec tant de jufteffe , que la maffe ne
» pouvoit porter que {on propre poid: c’étoit un
» chef-d'œuvre que tous les curieux de fon tems
» admirerent. »
Combien nos conttru£tions font-elles éloignées,
en général , d’une pareille perfeCtion , & de mériter
de femblables éloges !